• Voici quelques questions que je tiens à vous poser. Répondez-y en commentaires, surtout, n'hésitez pas ! J'espère que vous serez nombreux à me répondre, c'est pour écrire la suite, pour connaître un peu plus votre point de vue...

    1) Qui est votre personnage préféré ? Pourquoi ?


    2) Quel genre de scène préférez-vous ? Les scènes romantiques, les scènes d'actions, de disputes ?..


    3) Quels genres de pouvoirs aimeriez-vous qu'ait Florencia ?


    4) De qui voudriez-vous qu'elle soit amoureuse ?


    5) Comment imaginez-vous la suite de l'histoire ? Qu'aimeriez-vous qu'il se passe ?


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  •            Lorsque je referme la porte d'entrée, ma mère arrive, elle est en train de s'essuyer les mains sur un torchon. Son visage s'illumine lorsque ses yeux se posent sur moi.
    - Florencia ?! C'est bien toi ?!!
     Elle accourt vers moi et me serre dans ses bras.
    - O-oui maman, je lui réponds en souriant.
    - Mais, pourquoi tu ne m'as pas prévenue que tu venais ? J'aurai préparé ta chambre, j'aurai fait un gâteau, j'aurai....
    - Je voulais te faire une surprise, je la coupe.
    - Eh bien, c'est réussi. Tu as fais bon voyage ?
    - Oui, oui. Mais, si ça ne te dérange pas, je vais poser mes affaires.
    - Oh, oui, bien sûr. Laisse ta valise dans l'entrée, je monte préparer ta chambre. Au fait, tu as pris un maillot de bain ?
    - Euh, non..
    - Ce n'est pas grave, je t'en prêterai un. Ces temps-ci, il fait très chaud.
    - Ah bon ?..
     Elle monte à l'étage, me laissant seule au rez-de-chaussée. Je m'installe confortablement sur le canapé, en regardant si j'ai des messages. Dans le bus, j'ai rapidement expliqué à Lisa ma mésaventure avec Alexia. Elle n'en croyait pas ses yeux. Alors, je lui ai expliqué que je pouvais aussi jeter des sorts pour me défendre ou pour l'attaquer.
    Elle vient tout juste de me répondre :
    "Trop coooooooollll !!! Tu me montreras hein ?"
     Je lui réponds sans attendre :
    "Euh.... Oui, si tu veux, mais, je ne me suis pas encore beaucoup entraînée alors... Je ne sais pas ce que ça va donner..."
     Je reçois à nouveau un message de mon amie :
    "T'inquiète !"
     Je sourie bêtement. Elle me fait rire, pour elle, tout va bien, la vie est belle, tout est cool. Une voix me fait soudain sursauter :
    - Florencia, tu peux monter s'il te plait ? J'ai un maillot de bain que tu peux essayer !
    - J'arrive !
     Je me lève et monte à l'étage. Maman se trouve dans sa chambre, elle a sortit tout un tas d'affaires de piscine et les a déposées sur son lit. Elle pointe du doigt un petit ensemble deux pièces Banana Moon. Il est bleu ciel, presque fluorescent, et a des petites bandes marrons sur le tour. Il est magnifique.
    - Wouah !
    - Il te plait ?
    - Oui, beaucoup.
     Elle me tend le petit ensemble et me fait signe d'aller l'essayer dans la salle de bain. Je m'exécute dans l'instant. Le maillot me va à merveille, ni trop grand, ni trop petit. Je suis tellement contente que je ne veux plus le poser.
    - Maman ?
    - Oui ?
    - Je peux aller me baigner ?
    - Bien sûr ! La piscine est à 27°C, l'eau est bonne.
    - Cool !
     Je retourne dans la chambre de ma mère, lui empreinte une serviette et des lunettes de soleil.
    Je me fais un petit chignon haut à la va vite et descends pour profiter des derniers rayons de soleil de la journée. J'ai environ une heure avant que le soleil ne se couche.
    Les dalles beiges de la piscine sont brûlante. J'ai l'impression que mes pieds nus cuisent. La piscine est immense, d'un bleu éclatant.
    Je tire un transat pour qu'il soit plus proche de l'eau, j'installe ma seviette dessus, puis dépose toutes mes affaires.
    Je m'avance un peu, puis trempe mes deux pieds dans l'eau.
    Elle me paraît un peu fraîche, mais c'est supportable. Je rentre petit à petit dans l'eau, jusqu'à avoir les épaules recouvertes. Bien sûr, je fais attention de ne pas me mouiller les cheveux, je n'ai pas envie de me les laver ce soir.
    Après de longues minutes à avoir nagé, je sors de l'eau et m'allonge sur le transat pour bronzer un peu.
    Les lunettes de soleil sur le nez, je ferme mes yeux en me concentrant sur la douce chaleur qui se ballade sur ma peau. Deux voix différentes se font entendre, je n'arrive pas à comprendre ce que ces personnes disent. Je reconnais la voix de maman, et une voix masculine qui me paraît familière. Je passe outre et me concentre de nouveau sur le soleil.
    - Mademoiselle ? Excusez-moi, je risque de faire du bruit.
     Je retire mes lunettes et ouvre les yeux. Pendant quelques secondes, je suis éblouie par la lumière, puis, je reconnais mon interlocuteur; c'est le garçon qui taillait une haie que j'ai croisé tout à l'heure.
    - Vous ? je demande.
     Il me regarde de haut en bas. Je suis un peu gênée qu'il me vois dans cette tenue si... Légère. Il rit en se passant une main dans les cheveux; il porte toujours ses lunettes de soleil.
    - Décidément, je vais encore devoir vous embêter aujourd'hui... Désolé..
    - Ce n'est rien, je vous assure, de toute façon, je suis sèche, je vais rentrer; répondé-je.  
     Ses yeux se posent sur mon corps; sans doute pour confirmer que je suis sèche. Mais, cet acte me met mal à l'aise et je me sens rougir.
    Comme s'il comprenait ce que je pense, il détourne les yeux et regarde ses pieds.
    Je récupère mes affaires et retourne dans la maison. Je sens que son regard est posé sur moi pendant que je marche, les poils de mes bras se hérissent.
    - Déjà terminé ma chérie ?
    - Oui. Enfin, je laisse le monsieur travailler tranquillement.
    - Le monsieur ? Florencia, il n'a qu'un an et demie de plus que toi !
    - Ah oui ?
    - Oui, le garçon idéal hein ? Tu as vu, il est mignon hein ?
    - Maman...
     Je sais que c'est le moment de lui annoncer que je suis en couple. Que je sors avec Mike, et que, si je suis partie, c'est parce que papa m'a interdit de le revoir. Mais, aucun son ne sort de ma bouche.
    Je monte dans ma chambre; ça me fait bizarre de ne pas avoir une chambre personnalisée ici... Mais, il faut dire que je ne viens pas assez souvent pour ça. 
    Je me rhabille en mettant seulement une petite robe bustier. Je ne mets pas de soutien-gorge, ça gâcherai la tenue. Mes petites ballerines noires aux pieds, je redescends en regardant mon portable. Maman est dehors, elle se met du vernis.
    Soudain, mon téléphone vibre, Mike m'appelle :
    - Oui ?
    - Salut Flor, comment tu vas ?
    - Bien, je suis bien arrivée.
    - Tant mieux...
    - Et toi, ça va ?
    - Moui... Tu me manques ma douce...
    - Non, ne me dis pas ça... J'ai juste une envie, c'est d'être dans tes bras... Je t'aime...
    - Moi aussi. Tu rentres quand ?
    - J'en sais rien, dans quelques jours... Mais, souviens-toi que mon père ne veut pas qu'on se voit... Il m'empêchera de sortir...
    - On se verra en douce !
    - Ah oui, et comment grand malin ?
    - Ben.... Je passerai par ta fenêtre voyons !
     Je l'entends rire à l'autre bout du fil.
    - T'es complètement fou...
    - Oui, je suis complètement et irrémédiablement fou de toi.
     Mon cœur loupe un battement. Un frisson de désir parcourt mon corps, je veux le revoir, il me manque déjà...
    - Quoi de neuf ? je demande, pour changer de sujet.
    - Pas grand chose, ah si, le soleil est partit avec toi ! Ici, il pleut comme pas possible !
    - Ahah, moi par contre, ici, il y a un grand soleil ! Je viens tout juste de me baigner d'ailleurs...
    - Envoie-moi une photo !!
    - Rêve toujours mon cœur ! dis-je en riant. Allez, à plus tard !
    - T'es trop cruelle...
    - Je sais !
     Je raccroche fièrement. J'adore avoir le dernier mot.

    ........................................................................

    En fin d'après-midi, j'ai terminé de déballer mes affaires. Tout est rangé dans mon placard et j'ai rapidement décoré ma chambre. Actuellement, je regarde des vieux feuilletons télévisés qui ne m'intéressent guère. Mais, comme je n'ai rien d'autre à faire...
    - Florencia ?
    - Oui m'man ?
    - Tu peux aller offrir quelque chose à boire au jardinier s'il te plait ?
    - Oui...
     Je me lève et me dirige vers la cuisine. J'attrape un grand verre, puis le pose sur la table. Finalement, je me ravise et attrape une petite bouteille de bière. Je l'ouvre sans trop de difficulté. Ma robe descend un peu et dévoile légèrement le haut de ma poitrine, mais je n'y prête pas attention. Je sors par la porte qui mène au jardin et me rapproche du jeune homme. Ma mère dit qu'il est à peine plus âgé que moi, pourtant, il me paraît bien plus vieux. Mais.. C'est peut-être l'effet de ses lunettes de soleil, je ne l'ai encore pas vu sans.
    Je me racle la gorge pour signaler ma présence, mais avec tout le remue ménage qu'il fait avec sa machine, il ne m'entend pas. Je m'approche d'avantage, et il stoppe immédiatement son engin.
    - Attention ! Je pourrai vous blesser !
     Tout de suite moins sûre de moi, je fais un pas en arrière. Il descends de son échelle et se rapproche de moi.
    - Vous vouliez quelque chose ?
    - Non. Si. Enfin, oui, tenez.
     Je lui tends la bouteille de bière.
    - Oh, merci ! C'est très gentil. J'aurai fini mon travail d'ici une quinzaine de minutes.
    - Oh, ne vous pressez pas, vous pouvez rester autant de temps que vous voulez.
     Les mots sont sortit de ma bouche tout seuls, et je ne sais pas trop quoi faire à cet instant précis.
    - Euh, enfin, je veux dire... Il vaut mieux s'appliquer dans son travail pour qu'il soit bien fait... je bafouille.
     Il rit d'un rire franc. Je ne sais pas trop commence réagir, je suis vraiment mal à l'aise.
    - Permettez ?
     Je ne sais pas de quoi il parle, mais j'acquiesce bêtement d'un signe de tête. Son bras droit se rapproche de moi, puis passe dans mes cheveux. Je frémis sous ce contact. Il retire sa main et me montre ses doigts : j'avais une peluche dans les cheveux. Il me sourit tendrement, puis me dit :
    - Au fait, je m'appelle Mathias.


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  •          Je me réveille puis descends les escaliers vers 9h00, sans me préoccuper du bruit que je fais. Je suis encore fâchée contre papa, j'espère ne pas avoir à faire à lui ce matin. En me dirigeant vers la cuisine, je vois que j'ai un appel un absence sur mon portable. Jacob a tenté de me joindre. Je n'y prête pas plus attention et attrape un yaourt aux fruits.
    Ensuite, j'attrape un bol, du lait et des céréales.
    Je déjeune lentement, en geekant sur mon portable, puis, je file m'habiller. Je me mets un tee-shirt manche trois-quarts beige, une jupe et des collants fins noirs.
    Avec ça, je prends mes bottines beiges puis me mets une légère touche de mascara.
    Me voilà prête, je vais pour remonter dans ma chambre, mais je sursaute en apercevant Jack, assit sur un fauteuil, en train de lire le journal.
    - Jack ? Tu m'as fais peur ! Au fait, tu peux me déposer à l'arrêt de bus dans une heure et demie s'il te plait ?
    - Bien mademoiselle. Mais, qu'allez-vous faire là-bas ?
    - Je pars quelques jours chez maman. Je veux des vraies vacances.
     Sur ce, je tourne les talons et remonte dans ma chambre. Mon réveil indique maintenant 9h30.
    Ayant du temps libre devant moi, je bouquine un peu, et feuillette à nouveau mon livre.
    Je ne veux pas apprendre de nouveaux sortilèges aujourd'hui...
    Il faut tout d'abord que je m'exerce, pour savoir si cette magie fonctionne vraiment.
    A 10h50, je dépose mon livre dans ma valise puis la referme.
    Je prends ma trousse de toilette et mon portable, puis le descends les escaliers pour me poster devant la porte d'entrée.
    - Mademoiselle ?
    - Je suis prête Jack, tu peux m'emmener ?
    - Bien, je vais prévenir votre père et...
    - Non ! Ne le préviens pas. Il le sait déjà de toute façon. On peut y aller ?
    - Bien, comme vous voudrez.
     Le majordome empoigne ma valise et la range dans le coffre d'une de nos voitures. Au fond, je suis soulagée qu'il ne prenne pas la limousine.
    Il me conduit jusqu'à l'arrêt de bus le plus proche, puis, il repart à contrecœur car j'ai énormément insisté.
    Je m'assois sur le banc, à l'abris du vent et attends que mon bus passe. Des jeunes à peine plus âgés que moi passe sur le trottoir; j'entends certaines de leurs pensées dégoûtantes :

    "Hum, elle est bonne, je voudrai trop me la faire..."; "Elle est toute seule, c'est trop mignon"

    Je secoue la tête, d'un air dégouté et prends vite mes écouteurs, en espérant que le bus ne tarde pas trop. Ces inconnus restent à proximité de moi, je les vois me relooker en permanence.
    Je reconnais soudain un parfum familier. C'est Mike, qui est venu me dire au revoir. Il s'assoit à côté de moi et me regarde tendrement. Nerveuse, je jette un coup d'œil aux garçons non loin de nous.
    - Quelque chose ne va pas Flor ? me demande-t-il.
    - Les types là-bas...
    - Qu'est ce qu'ils t'ont fait ces cons ?
    - Rien mais... Ils allaient... Enfin, je l'ai vu dans leur regard...
     Le beau visage de mon petit ami se déforme, et montre clairement de la colère. Un des garçons de la bande lui lance :
    - T'as un problème mec ?!
     Mike remonte ses manches et laisse apparaître ses bras musclés. Son interlocuteur se tait et recule immédiatement. Un autre s'avance et continu :
    - Allez viens, on va voir si t'es courageux...
     Mike commence à se lever, par instinct, je pose une main sur son torse pour l'arrêter. Je repense rapidement au livre, et cherche quelle formule utiliser pour améliorer la situation. Je marmonne alors une formule que je modifie légèrement :
    - Toi, le sale type à la tête de serpillère, ne parle plus avec cette langue de vipère, si tu ne veux pas que mon copain te réduise en poussière !
     Tout se passe très rapidement après ça. Les quatre garçons ne disent plus un mot ils ont  l'air d'avoir la mâchoire bloquée.
    Ils repartent sur le champs en se dandinant comme des imbéciles. Mike lève un sourcil, un signe d'incompréhension, et j'en fais de même, pour dissimuler la vérité. Enfin, je lui dis :
    - Merci.
    - Pourquoi ?
    - Pour être venu, pour avoir été prêt à te battre pour moi.
    - Je ferai tout pour toi Florencia.
     Mon petit ami pose sa main sur ma cuisse et approche son visage du mien. Nos lèvres se touchent enfin, j'ai l'impression que tous mes problèmes s'envolent grâce à ce doux contact.
    Ma lèvre inférieure se retrouve entre ses deux lèvres, et inversement.
    Puis, nos langues se mêlent tendrement.
    Nous mettons fin à notre baiser passionné lorsque le moteur d'un véhicule se fait entendre.
    Mon bus est arrivé. Je prends ma valise et le reste de mes affaires et embrasse une dernière fois Mike.
    - Je t'aime, on se revoit bientôt Flor !
    - Oui Mike, ne t'en fais pas. Je t'aime...
     J'entre dans le bus, et fixe mon petit ami jusqu'à ce que véhicule soit trop loin pour que je puisse le voir.
    Je pars m'asseoir, seule, sur un siège. La route va être longue; direction le Texas. Ma mère vit dans la ville de Dallas, une ville où tout le monde se respecte, c'est le bonheur là-bas. Je n'ai pas prévenu maman de mon arrivée, je vais lui faire une surprise.
    J'écoute de la musique en regardant le paysage défilé sous mes yeux.
    L'avantage, c'est que là où je vais, il n'y a presque pas d'hivers. La température descends à peine de quelques degrés.

    ...............................................................

                Après avoir changé de bus plusieurs fois et après avoir fait plus de 5h00 de route, je descends enfin du véhicule à environ 300 mètres de chez moi. Je tire ma valise, toujours mes écouteurs sur les oreilles. Je ne regarde pas devant moi, j'envois quelques messages à Lisa, Christopher et à Mike. 
    Soudain, un bruit assourdissant me perce presque les tympans. Je n'entends même plus la chanson que j'étais en train d'écouter. Plusieurs fines branches d'arbres tombent, et je sens que certaines se coincent dans mes cheveux.
    Je lève les yeux et découvre un jeune homme blond en débardeur, un taille haie à la main. Il est sur une petite échelle.
    Je ne vois pas énormément son visage car il porte de grosses lunettes de soleil et il a une sorte de casque antibruit sur les oreilles.
    Il tourne enfin la tête vers moi, arrête sa grosse machine et descends quelques barreaux.
    - Oh, excusez-moi...
     Il pose toutes ses affaires sauf ses lunettes et s'approche de moi. Il retire les branches qui se trouvaient jusqu'à présent dans mes cheveux.
    - Ce n'est pas grave, il n'y a pas de problème. 
    - Vous êtes sûre ? Je ne vous ai pas blessée au moins ?
    - Non, non.
    - Bon...
     Je le détaille rapidement, sous son débardeur noir, je peux apercevoir des pectoraux et des abdos bien dessinés. Ses biceps sont légèrement musclés, il a la mâchoire carrée.
    - Je ne suis pas encore très doué, c'est un petit boulot de vacances, il me faut le temps de m'y habituer, essai-t-il de se justifier.
    - Ne vous en faites pas, tout va bien, je lui réponds en souriant.
     Sur ces mots, je contourne son lieu de travail et me dirige vers la maison de ma mère. Arrivée à ma destination, j'ouvre la porte et entre.


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  •             Pendant que mon père regarde la voiture de Kristina s'éloigner, je tente de m'éclipser discrètement. Je monte quelques marches dans les escaliers, mais l'une d'elles grince.
    - Florencia, reste ici. Il faut qu'on parle, me dit-il sèchement.
    - D'accord...
     Je redescends. Intérieurement, je n'ai qu'une envie : devenir sourde pour ne pas l'entendre me faire la morale. Je marche en traînant des pieds. Cette peste d'Alexia va me le payer, ça c'est sûr.
    - Assieds-toi.
    - Non, je suis bien debout, protesté-je.
    - Assieds-toi.
    - Bon...
     Je m'installe sur le canapé et fixe mon père, je redoute ce qu'il va me dire.
    - Bien. Alors, explique-moi. Sans me mentir. Qui est ce Mike ?
    - Un nouvel élève.
    - Tu peux êtres un peu plus claire s'il te plait ?
    - Un camarade avec qui je m'entends... Disons... Euh, très bien.
    - Je veux savoir depuis quand tu es avec ce garçon. Je veux connaître la date et l'heure précise.
    - Papa...
    - La date et l'heure ! me répète-il, au bord de la crise de nerfs.
    - Bon, bah... L'heure ça va être difficile parce que je n'ai pas de montre. Mais pour la date, ben... Depuis environ, une semaine.
    - Bien.
     Il y a un instant de silence. Ni lui ni moi ne nous regardons dans les yeux.
    - Une semaine ?! Et tu comptais me le dire quand hein ? dit-il en haussant le ton.
    - Bah, j'attendais le bon moment et...
    - Je t'interdis de le revoir. me coupe-t-il.
    - Quoi ?
    - Tu m'as très bien entendu.
    - Mais papa... Je l'aime, pourquoi tu ne veux pas le comprendre ?! Je ne suis plus une gamine ! J'ai le droit de faire ce que je veux !
    - Non, au contraire, tu n'es qu'une enfant. Et tant que tu vivras sous mon toit, tu ne fréquenteras pas ce... Ce Michaël.
    - Il s'appelle Mike !
    - Peu importe.
     Je soupire tout en regardant mes pieds. Je sens la rage monter en moi, il faut que je me calme.
    - Si maman vivait encore ici, elle me laisserait voir celui que j'aime. finis-je par dire.
    - Peut-être, mais elle est à l'autre bout du pays, alors tu te plies à mes règles, et si tu n'es pas contente, vas donc la rejoindre.
    - Très bien !
     Je me lève, monte les escaliers comme une furie puis claque ma porte de chambre. Je me jette sur mon lit, attrape mon journal, et écris quelques lignes :

    Cher journal... Je vais rejoindre maman quelque temps, j'ai besoin d'air. Elle, elle me comprend. Pas comme papa, qui n'accepte pas le fait que j'ai un petit ami. Sérieusement, que sait-il de ma vie hein ? Il n'a pas le droit de m'interdire de voir Mike. Même si en passant quelques jours chez elle, je ne verrai pas mon petit ami, ça sera toujours mieux que d'être ici...
    Tout ça à cause de cette sale peste... Je la déteste. Mais, crois-moi, elle va me le payer, je vais me venger.

    Je lâche mon stylo puis me dirige vers ma penderie. Certes, ma réaction est peut-être précipitée, mais je suis trop en colère pour rester avec mon père.
    J'attrape ma valise et prends plusieurs tenues à la fois sans vraiment les regarder. Je plie tout rapidement et je fourre tout ça dedans.
    Bien entendu, je prends mon livre avec moi, je le cache sous une pile de pulls. Je dépose maintenant mes sous vêtements dans ma valise, prends deux paires de chaussures, puis la referme. J'attrape mon sac à main, mets mes écouteurs et mon chargeur de téléphone à l'intérieur, puis, j'appelle Mike.
    Je souffle un bon coup avant qu'il ne décroche:
    - Allô ?
    - Oui.. C'est Flor...
    - Salut mon ange. Tu vas bien ?
    - Oui, oui... Je vais bien. Enfin, pas tant que ça.
    - Qu'est ce qu'il se passe ?
    - Euh, je voulais te prévenir que je vais passer quelques jours chez ma mère...
    - Oh...
    - En fait, Alexia a dit à papa que nous étions ensemble... Et... Il a mal réagit et il ne veut plus que l'on se revoit.
    - Ah mince.. Désolé chérie... Je ne veux surtout pas t'apporté de problèmes... Si tu veux je..
     Je ne lui laisse pas le temps de finir sa phrase, et lui dis :
    - Ne t'en fais pas, ce n'est pas de ta faute. Tu peux me rejoindre demain, à l'arrêt du bus de ville ?
    - Oui, c'est faisable.
    - Cool, alors on se voit demain... Aux alentours de 11h00.
    - C'est noté, à demain Flor.
    - A demain... Je t'aime hein ?
    - Moi aussi, bisous.
     Il raccroche. Je fourre mon téléphone sous mon oreiller et me couche.
    Ne trouvant pas le sommeil, je ressors le livre de ma valise et observe quelques formules magiques.

    Pour annuler un sort que vous avez jeté, dîtes la formule suivante :
     Le sort qui n'aurait pas dû être jeté,
     Donnez-moi le pouvoir de l'annulé,
     Tel est mon souhait,
     Que disparaissent ses effets. 
    Pour que votre livre revienne à sa place, s'il a disparu :
     J'en appelle aux anciens pouvoirs,

     Pour m'aider dans ces heures noires,
     Qu'à travers le temps et l'espace,
     Mon livre reprenne enfin sa place.
    Pour localiser votre petit ami :
     Je demande gentiment au pouvoir supérieur,
     De m'envoyer un signe révélateur,
     Qui me conduira vers l'élu de mon cœur.

    Après avoir lu plusieurs pages, je m'endors paisiblement.

     


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  •             Nous nous sommes tous retrouvé à l'endroit prévu, puis, nous avons déjeuné.  L'après-midi, nous avons continué les attractions, j'ai battu Alexia plusieurs fois, mais, en revanche, je n'ai pas parlé à Lucie de la journée.
    Nous venons de rentrer à la maison. Papa a invité Kristina a passer la soirée chez nous.
    Je monte dans ma chambre comme une flèche et regarde mon téléphone. Je n'ai qu'un message de Mike, et trois de Jacob. Je lis d'abord celui de mon petit ami :
    "Passe une bonne journée mon ange, je t'aime." Il est trop mignon !
    Ensuite, je lis les messages de Jacob; je me demande bien ce qu'il me veut, et où il a eu mon numéro...
    "Salut, c'est Jacob, comment tu vas ?"; "Je voulais savoir si on pouvait se voir un de ces quatre..."; "Fais-moi savoir quand tu es libre ! Bisous."
    D'accord... Bon, maintenant que nous sommes des amis lui et moi, il est normal qu'il me propose de le retrouver un jour pour passer du temps avec lui. Mais, en priorité, je veux revoir Mike.
    Quelqu'un frappe à ma porte :
    - Oui ?
     Mon père entre dans ma chambre, accompagné d'Alexia.
    - Les filles, je vous laisse passer du temps ensemble. Il faut bien vous y faire. Venez grignoter quelque chose en bas quand vous voulez. Simone est malade, elle ne travaille pas ce soir.
     Alexia s'avance et s'asseoit sur ma chaise de bureau. Je la foudrois du regard, mais mon père me lance :
    - Florencia.
    - Quoi ?
    - Pose ton portable.
    - Pff, oui, je lui réponds en jetant mon téléphone sur mon lit.
     Puis, il referme ma porte. Me voilà seule avec ma demi-sœur. Tout naturellement, je reprends mon portable et réponds à Mike :
    "Journée de fou avec Christopher. Malheureusement, toute bonne chose a une fin, et là, Alexia est avec moi, dans ma chambre :("
    Sa réponse ne tarde pas :
    "Content que tu te sois amusée. Bonne soirée avec ta sœur ! :D"
     Je sourie en coin puis lève les yeux vers Alexia. Elle feuillette un livre qui est posé sur mon bureau. Je m'apprête à répondre à Mike, mais soudain, un frisson d'angoisse me parcourt tout le corps.
    Mes yeux se reposent sur le fameux livre. Oh non ! Le livre de la bibliothèque sur les dons surnaturels !
    Je me lève d'un bond et lui retire le livre des mains.
    - Eh mais ! bredouille-t-elle.
    - Ne touche pas à mes affaires !
     Elle ricane.
    - Oh, alors tu as compris...
    - Compris quoi ? dis-je en serrant le livre contre moi.
    - Que nous sommes pareilles toi et moi... Des sœurs parfaites, qui se ressemblent beaucoup...
     A chaque mot qu'elle prononce, elle se rapproche de moi en caressant mon bureau du bout des doigts. Je recule par précaution.
    - Là, tu te trompes, nous sommes complètement différentes toi et moi. On n'a aucun point commun !
    - Tu es sûre de ça ? Ce n'est pas l'impression que tu m'as donné aujourd'hui...
    - Ah... dis-je en me reculant encore.
     Je pose mon livre sur la commode de ma chambre puis fixe mon interlocutrice. La chaise de bureau se décale toute seule. Je ne peux m'empêcher de lâcher un cris de surprise.
    - Ah !!
     Alexia ricane d'un air mauvais. Puis, quelqu'un frappe à la porte, je ne retiens pas un soupir de soulagement.
    Kristina entre, puis demande :
    - Tout se passe bien les filles ?
    - Merveilleusement bien maman, lui répond Alexia, nous nous rapprochons de jours en jours.
    - Bien. Vous avez faim ?
    - Non, répond ma demi-sœur.
    - Moi si, j'ai une faim de loup, je m'empresse de répondre.
     Je me précipite vers la sortie, mon téléphone dans une main et mon livre dans l'autre. Je descends les escaliers rapidement, puis m'installe sur une chaise du salon, à côté de mon père.
    - Tu vas bien Florencia ? me demande-t-il.
    - O-oui. Je crois.
     Il lève un sourcil et termine les dernières gouttes de vin rouge qui se trouvent au fond de son verre.
    - Je vais bien, je descendais juste pour euh... Pour prendre quelque chose à boire. J'ai super soif.
     Sur ce, je quitte ma place pour aller dans la cuisine. Arrivée à ma destination, je pose le livre sur la table et l'ouvre. Je ne sais pas vraiment ce que je cherche, mais j'ai le pressentiment que c'est important. Je tombe sur une page au hasard et la lis :

    "Il existe deux types de magie. La magie noire, et la magie blanche. Les deux ont une force égale, la seule différence est que le bien ne triche pas, mais le mal, utilise n'importe quel moyen pour gagner. Ne faites jamais confiance à quelqu'un qui possède des dons de magie noire. Cette personne sera forcément sournoise, et arrivera à ses fins, peu importe ce qu'il peut se passer.
    Les personnes les plus expérimentées qui contrôlent leurs dons à merveille peuvent passer au stade supérieur et lancer des sorts. Pour cela, exprimez votre idée en faisant des rimes. Par exemple, pour faire taire une femme, dîtes : Toi, méchante sorcière, plus jamais tu ne parleras avec cette langue de vipère !
    Cela demande énormément de pratique. N'abusez jamais de la magie, ou elle se retournera contre vous."

    Cette découverte m'excite sans doute autant qu'elle m'effraie. Il va vraiment falloir que je m'exerce. Surtout si Alexia sait qui je suis, et si elle est plus forte que moi. Je remonte dans ma chambre et ouvre la porte comme une furie. Alexia se lime les ongles, assise sur mon lit. Elle me regarde, un sourire aux lèvres.
    - Qu'est ce que tu as ? je lui demande.
    - Rien, rien.
     Je tente rapidement de lire dans ses pensées, mais c'est impossible. Comme si elle me sentait venir et qu'elle me bloquait. Machinalement, je serre mon livre entre mes mains, comme si c'était une bouée de sauvetage.
    - Maman m'a demandé de descendre tout à l'heure. Elle veut qu'on mange un peu, me lance Alexia comme si de rien était.
    - Ah, ok. Après toi.
     Pendant qu'elle sort de ma chambre, je cache mon livre sous mon matelas, refais mon lit et sors à mon tour. Lorsque j'arrive en bas, les deux adultes présents prennent un café, Alexia s'installe à côté d'eux. Je m'approche doucement, puis m'assois à côté de mon père.
    - Quoi de neuf ? demande-t-il.
    - Moi rien, répond Alexia.
    - Et toi Florencia ? renchérit Kristina.
    - Moi ? Ben... Rien en fait.
    - Oh, elle fait sa timide, continue ma demi-sœur. Florencia, dis leur !
    - Leur dire quoi ? demandé-je.
    - Eh bien... Pour Mike.
     Mon père se racle la gorge et commence :
    - Mike, c'est qui ce Mike ?
    - Personne papa, un ami. Il est nouveau au lycée, il est dans notre classe.
    - Un ami ? pouffe Alexia.
    - Oui, un ami.
    - Bon, puisque tu ne te décides pas, moi je vais leur dire. Florencia et Mike sortent ensemble !!
     Mon père manque de s'étouffer et recrache le café qu'il avait dans la bouche.
    - Pardon ? gronde-t-il.
    - Chéri, tu as tout renversé... Viens avec moi, on va nettoyer tout ça, dit Kristina.
     Tout deux s'éloignent. Je reste seule avec Alexia.
    - A quoi tu joues ? je lui demande.
    - A te pourrir la vie, ça te va comme réponse ?
    - Qu'est ce que t'y gagnes hein ? En quoi ça t'avance, ça te plaît de faire du mal aux autres ?
     Elle prend une mine faussement vexée et dit :
    - Oh non... Ne me parle pas comme ça, je ne mérite pas tant de haine...
     Je souffle, je dois faire des efforts surhumains pour ne pas me jeter sur elle et l'étriper. Papa et Kristina reviennent à temps.
    - Bon, nous allons y aller Alexia.
    - Quand tu veux, je ne supporte plus d'être dans cette maison. 
     Cette garce me lance un regard satisfait, puis, elle et sa mère quittent la maison après nous avoir dit au revoir.


     


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