• Quarante-troisième chapitre.

               Je suis en cours de français; c'est la dernière heure de la journée. Dans la classe, il n'y a aucun bruit, et pour cause, nous sommes en devoir bilan. Une étude de texte plus précisément. J'inscris sur ma feuille un maximum de réponses. Mais, depuis quelques jours, je dois avouer que je ne suis plus très concentrée sur les cours. En plus, ni papa ni Jack ne sont là pour me remettre dans le droit chemin. Mais, je veux qu'ils soient fiers de moi; tout les deux.
    Je lis et relis chacune de mes réponses pour être sûre de moi, pour ne rien oublier de dire. Je jette un rapide coup d'œil autour de moi, tous mes camarades sont concentrés, tous les regards sont posés sur les tables; excepté un : celui de Jacob.
    Il me fixe, je le sens. Son attitude me donne la chair de poule. Je tente de chasser cette idée de ma tête et de me concentrer de nouveau sur mon contrôle pour les dernières minutes de cours qu'il reste. 
    Malheureusement, rien n'y fait; il me perturbe. Quand la cloche retentit enfin; Alexia, Cindy et Mélodie sont les premières à sortir de la classe. Je rassemble mes affaires, dépose ma copie sur le bureau.
    - Florencia ? m'apostrophe madame Pierce.
    - Euh, oui ?
    - Tout va bien ?
    - Oui, pourquoi ?
    - Tu as été absente pendant quatre jours... Et, en cours, j'ai l'impression que tu es ailleurs.
    - Oh, euh... J'étais malade. Et, je suis un peu fatiguée, il va falloir que je me couche plus tôt...
     Ma professeur me regarde quelques instants, je vois bien qu'elle ne me croit pas. Cela dit, elle n'insiste pas plus et me laisse partir.
    Sans passer par les casiers, je quitte le lycée et attends mes amis devant la grille. Lisa et Sophia ne tardent pas a me rejoindre. Je leur dis au revoir juste avant qu'elles prennent leur bus. De mon côté, j'attends Mike. Je vais rentrer avec lui; il faut que je m'exerce avec Mathias. Lorsqu'il franchit la grille, il me sourie et s'approche doucement de moi, comme le ferait un prédateur avec sa proie. 
    Il passe son bras autour de mon cou, en déposant un baiser au niveau de ma tempe. Nous nous mettons en route pour chez lui.
    - Qu'est ce que vous vous êtes dit Lucie et toi, ce midi ? demandé-je.
    - T'es une petite curieuse toi !
    - Non, je suis juste une fille amoureuse qui t'a vu parler avec la fille dont tu as été amoureux un bon moment...
    - Je n'étais pas amoureux d'elle.
    - Si...
    - Non, j'étais persuadé que je l'étais, mais il n'y avait aucun sentiment... Flor, crois-moi s'il te plait...
    - Bon, d'accord.... Mais, qu'est ce que vous vous êtes dit ?..
    - T'es pas possible hein ? dit-il en riant. Je l'ai regardé dans les yeux et je lui ai dit que c'est toi que j'aime. Et qu'entre elle et moi, il n'y avait jamais rien eu de sincère et qu'elle le savait.
    - Oh, tu n'y es pas allé de main morte...
    - Tu aurai voulu que je fasse quoi ? Que je la laisse m'embrasser ?
    - Non, sûrement pas...
    - Bon, alors voilà.
     Nous marchons un moment dans le silence. Alors, je décide d'aborder un autre sujet de conversation :
    - Au fait, elle est où ta mère ? Parce que, je suis restée chez toi un bon bout de temps ces derniers jours, et, je ne l'ai pas vu une seule fois.
    - Oui, je sais. Elle est partit à un mariage d'une de ses copines d'enfance. Je ne voulais pas y aller, alors je suis resté.
    - C'est pour ça que Mathias est là ? demandé-je.
    - Oui, c'est pour ça. Elle ne voulait pas me laisser seul, alors elle a jugé bon de demander à Mathias de passer quelques jours ici.
    - Eh bien, c'est une bonne nouvelle, non ?
    - Mouais... Jusqu'à ce que j'apprenne que c'est lui que tu as rencontré quand tu étais chez ta maman.
    - Pourquoi ? Qu'est ce que ça change ?
    - Rien, rien...
     Nous arrivons enfin chez lui, je dépose mes affaires à l'entrée, puis, je le serre contre moi. Ma poitrine s'écrase contre son torse, je ne veux pas qu'un millimètre me sépare de lui. Il reste d'abord un peu surpris, puis, ses mains viennent se caler contre mon dos, qu'il caresse doucement.  Mes épaules se fondent dans ses bras musclés. Je ferme les yeux quand il dépose délicatement un baiser sur mon front. Puis, nous mettons fin à notre câlin.

    ....................................................................................

    Au bout d'une petite demi-heure, Mathias rentre enfin à la maison. J'abandonne Mike sur le canapé pour me diriger vers son cousin.
    - Mathias ?
    - Oui ?
    - Tu aurait un peu de temps à me consacrer pour m'entrainer ?
    - Bien sûr que j'ai du temps libre pour mon élève préférée !
    - Je suis ta seule élève...
    - C'est bien pour ça que tu es ma préférée !
     J'éclate de rire face à ces paroles. Qu'est ce qu'il est bête...
    - Par contre, il fait assez chaud dehors; tu devrais te changer, me conseille-t-il.
    - D'accord.
     Etant prévoyante, j'ai apporté une tenue de sport. Elle est dans mon sac de cours. Je file chercher mes vêtements et m'enferme dans la salle de bain. Je me change : j'enfile un petit short gris et une brassière de sport assortie.
    J'enlève mes ballerines et ne tarde pas à me noué mes baskets aux pieds. Me voilà prête. Je redescends les escaliers et trouve mon petit ami, en pleine discussion avec son cousin.
    Tout deux se retournent vers moi en même temps, et ils me dévorent des yeux.
    Je commence à me demander si j'ai bien fait de choisir cette tenue. Je me sens rougir si fort qu'un tube de ketchup a une couleur ridicule à côté de celle de ma peau.
    - Tu es prête ? me demande Mathias.
    - Oui, je crois.
    - Bon alors on y va.
    - Attendez; je viens avec vous ! ajoute mon petit ami.
    - Euh... Mike, désolée, mais... Je ne préfère pas... Tu sais, je ne suis pas encore très douée en magie, j'ai peur de te blesser si je ne fais pas assez attention... Ou même, de te faire fuir...
    - Ah.
    - Mais, dans quelque temps, tu pourras venir, il n'y a pas de soucis... tenté-je de me rattraper.
     Mon copain commence à partir en direction de la cuisine; je le rattrape rapidement et me place devant lui :
    - Eh... Ne sois pas jaloux, ce n'est pas contre toi... C'est pour toi...
    - Je sais.
    - Bon, alors ne te vexe pas... Je t'aime.
     Je l'embrasse tendrement en plaçant une main derrière son cou et l'autre sur son torse. Mike me rend mon baiser. Puis; son cousin nous interrompt :
    - Eh les tourtereaux, vous avez finit ?
    - Oui, j'arrive Mathias ! répondé-je.
     Après avoir lancé un dernier regard à mon petit ami, je suis Mathias et monte dans sa voiture. Nous allons nous exercer dans la forêt, à l'abris des regards indiscrets...

     

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