• Trente-neuvième chapitre.

               Mon cher journal, j'ai réfléchi à cette histoire toute la nuit. J'en suis venue à penser que, pour que Mike retrouve la mémoire et ses sentiments, il faut peut-être lui faire ressentir quelque chose. Comme me l'a suggéré Lisa; je pourrai essayer de l'embrasser... Cela permettrait de raviver la flamme de notre amour. Ou, je pourrai le rendre fou de rage, peut-être qu'une colère noire pourrait faire revenir tous les autres sentiments. Ou bien, je pourrai essayer de le rendre jaloux, en me rapprochant d'un autre garçon...
    Non; en fait, je ne veux pas faire tout ça... C'est Alexia qui a lancé ce sort, et je suis à peu près sûre qu'elle seule peut l'annuler. Il va falloir que j'aille parler à ma peste de futur demi-sœur.

    La sonnerie se fait entendre; c'est la fin de la pause. Il faut que je retourne en cours : direction la salle d'histoire-géographie. Aujourd'hui, la moitié de mes profs sont en stage. Et, grâce à cela, je n'ai pas cours de l'après-midi. Je vais rentrer chez moi dans une petite heure. J'ai remarqué pendant le cours de mathématiques que Mike est absent aujourd'hui. J'espère qu'il va bien...
    Je m'installe à ma place et sort mon classeur. La dernière leçon portait sur les guerres. Ce n'est vraiment pas ma tasse de thé étant donné que j'ai du mal à retenir les dates historiques.
    - Bonjour à toutes et à tous ! nous lance la prof en entrant.
    Tous mes camarades répondent en chœur :
    - Bonjour !
    - J'ai une bonne nouvelle pour vous tous !
    - Vous êtes absente vendredi ? demande Jacob.
     Tous les élèves éclatent de rire. Même madame Durand ne peut s'empêcher de sourire.
    - Non, dit-elle. Mais les élèves de première vont participer à un voyage scolaire d'une semaine.
     Des voix et des murmures circulent dans tous les sens dans la salle. Cela devient rapidement un brouhaha affreux à entendre.
    - Jeunes gens ! Du calme je vous prie ! crie la professeur.
    - Donc, reprend-elle, ce voyage aura lieu la semaine prochaine; du mardi au lundi suivant. Trois destinations sont possibles, c'est pourquoi nous allons procéder à un vote. Donc, vous allez écrire sur un papier la destination de votre choix entre : New York, Washington ou Londres.
     Chacun sort un petit bout de papier. Pour ma part, je choisis la ville de New York.
    - Bien, à la fin de l'heure, vous déposerez ce papier dans la boite qui est posée sur mon bureau. Fermons la parenthèse du voyage et intéressons-nous à l'histoire de notre pays. reprend madame Durand.

            Quand la sonnerie retentit, je suis la première à sortir de la classe. J'ai décidé de passer chez Mike en rentrant. Et, comme excuse, je lui apporte les cours et je lui fais part de la bonne nouvelle concernant le voyage.
    Je marche à vive allure en direction de sa maison. En arrivant, je vois que la voiture du cousin de Mike est encore là. Je dois dire que je l'avais complètement oublié celui-là.
    Je frappe à la porte et attends que quelqu'un vienne m'ouvrir. Mathias apparaît de l'autre côté et m'invite à entrer. Je lui fais la bise, puis, il me demande :
    - Tu es venue voir Mike ?
    - Oui...
    - C'est bizarre, il ne parle plus beaucoup de toi ces temps-ci... Tout va bien entre vous ?
    - Euh... Non, en fait, c'est compliqué. On a eu une rupture difficile..
    - Quoi ? Vous avez rompus ?
    - Bah...
     Je sens que les larmes me montent aux yeux. Je ne veux pas pleurer, pas ici, pas comme ça. Alors, après quelques instants de silence, je monte voir Mike. J'entre dans sa chambre, il est couché dans son lit, les yeux rivés sur son portable.
    - Mike ?.. dis-je doucement en m'avançant un peu.
    - Mais qu'est ce que tu fous là ?!
    - Euh, je t'apporte les devoirs et...
    - Vas y bouge, je veux pas que tu sois chez moi !
    - Mais, arrête ! Je ne fais rien de mal, je t'apporte juste les cours !
     Mike se lève rapidement et s'approche dangereusement de moi. Son regard est glacial; en temps normal, j'aurai peur de lui. Mais je suis trop déterminée à le voir redevenir comme avant.
    Alors qu'il s'approche encore de moi; je fais un pas vers lui et colle ma bouche à la sienne avec une brutalité presque sauvage. Pendant un instant, j'ai l'impression de le retrouver, de retrouver mon petit ami que j'aime tant.
    Malheureusement, ce petit moment ne dur pas : Mike me repousse violemment et j'heurte le mur qui était derrière moi. Je tombe au sol.
    - Mais ça va pas ?! T'es complètement malade ma pauvre !
    - Mike...
    - Tu dégages de là !
     Soudain, la porte de chambre s'ouvre. Mathias se précipite vers moi et m'aide à me relever.
    - Mike tu te calmes ! lance-t-il.
    - T'en mêle pas Mathias !
    - Qu'est ce qu'il se passe ici ? reprend Mathias.
    - Il se passe que cette imbécile vient de m'embrasser, alors que je suis avec Lucie. Elle m'harcèle depuis plusieurs jours en disant qu'on s'aime elle et moi. Et maintenant, je ne peux même pas avoir la paix dans ma propre maison !
    - STOP ! crie Mathias.
     Aussitôt, Mike se tait et tombe sur le lit, et il s'endort aussitôt. Je reste complètement hébétée. Mes jambes tremblent, heureusement que Mathias me tient, sinon, je suis sûre que je serai déjà par terre.
    - C-comment tu as fais ça ? je demande.
    - Flor, on est pareil toi et moi. La première fois que je t'ai parlé j'ai sentis que tu étais différente. J'ai sentis que cet univers t'était encore difficile à comprendre. Tu me poseras toutes les questions que tu veux plus tard, pour le moment, il faut aider mon cousin. Qui lui a jeté un sort ? Quel est ce sort ?
    - Euh... C'est Alexia et, elle lui a dit de m'oublier, de me détester et, d'aimer Lucie à la folie...
    - Bon... Tu te souviens de ses paroles exactes ?
    - Non...
    - D'accord. Tu as déjà essayé de le résonner ?
    - Oui, j'ai essayé de lui parler, je lui ai jeté des sorts pour essayer d'annuler celui d'Alexia je l'ai même embrassé mais...
    - Essaie encore.
    - Quoi ? Tu as vu ce que ça a donné ? Il a failli me briser la colonne vertébrale.
    - Oui, mais maintenant je suis là. Et je ne le laisserai pas te faire de mal, tu peux en être sûre.
     J'acquiesce d'un hochement de tête et m'approche de Mike. Je m'assieds sur son lit, face à lui; puis Mathias le réveille.
    - Mike ? je demande.
    - T'es encore là...
    - Oui. Ecoute-moi, je...
    - Vas t'en putain !
      Je ferme les yeux pour garder mon calme, et je prends une grande inspiration pour continuer :
    - Mike, il faut que tu reviennes. Ne te cache pas derrière ce sort; je sais que tu es capable de lutter, tu es assez fort pour ça. Il ne faut pas que tu aies peur. Il ne faut pas que tu aies peur de revenir, et de m'aimer. Je sais que ça peut te faire flipper parce que, aimer quelqu'un, c'est lui donner la possibilité de te briser le cœur. Et je le sais, parce que, c'est ce que tu es en train de faire avec le mien. Alors s'il te plait, résiste. Tiens le coup et revient moi Mike, je ne peux plus te voir dans les bras de Lucie, c'est trop dur.
       Pendant un instant, Mike pose un doux regard sur moi, comme s'il était redevenu lui même. Puis, un voile sombre se réinstalle dans ses yeux.
    - Florencia; je te déteste ! Ce n'est pas de l'amour ! C'est de la haine ! Bon sang, quand vas-tu le comprendre ?
      Il commence à sortir de la chambre. Je l'interpelle :
    - Mike !
     Celui-ci s'arrête mais reste dos à moi.
    - Florencia, laisse-le, ça ne sert à rien, ça ne marche pas. me coupe Mathias.
    - Laisse-moi faire, ça va marcher, je lui réponds.
    - Mike, je reprends, Mike si tu fais un pas de plus, c'est terminé. C'est terminé tu entends ?
    Tu n'auras plus d'excuse, je ne te pardonnerai pas. Tu pourras vivre heureux avec ta Lucie si tu veux, mais en ce qui me concerne, tu m'oublies. Tu as bien compris ?
     Quelques secondes s'écoulent avant qu'il ne me réponde. Ni Mathias, ni Mike, ni moi ne parlons. Soudain, Mike fait volte face et me regarde droit dans les yeux.
    - Flor...
     Son regard a totalement changé; il est plus doux, mais surtout, plus triste. Je lâche un soupire de soulagement; mes yeux s'humidifient. Ma tête se met alors à tourner, je vois de plus en plus trouble. Puis, plus rien.

     

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