•             Ce matin, j'arrive en retard en cours; j'ai oublié de faire sonner mon réveil... Et malheureusement, Jack et papa étaient déjà partis. Comme il était trop tard pour prendre le bus; j'ai dû me rendre au lycée à pieds. Je me suis alors habillée simplement : un pantalon rose pale, un haut gris uni; et un joli pendentif qui m'arrive sous la poitrine pour tout accessoiriser. Je passe au Bureau de Vie Scolaire pour prendre un billet de retard. Bon... Un peu moins de 45 minutes de retard; ce n'est pas grand chose... Si ?..
    - Motif ? me demande Jo, le surveillant.
    - Euh, une panne de réveil.
    - Tiens; allez, file en cours !
    - Merci !
     Je pars en cours de mathématiques, autrement dit, au quatrième étage. Je monte les marches deux à deux, jusqu'à arriver dans la couloir. Je suis déjà essoufflée. Mon sac poser sur l'avant bras, je me dirige vers ma salle de cours.
    En arrivant devant la porte, je me stoppe net.
    Je sépare mes cheveux en deux parties égales et les dépose sur chacune de mes épaules. J'humidifie mes lèvres d'un coup de langue, je redescends un peu mon tee-shirt; puis je frappe.
    - ENTREZ ! dit monsieur Hans, qui se trouve derrière dans la salle.
     J'ouvre doucement la porte, entre dans la salle, puis la referme.
    Habituellement, en cours de maths, ma place est tout au fond, à côté de Mike. Mais aujourd'hui; Alexia y est installée. Elle me regarde fixement, l'air satisfaite. Je regarde autour de moi, cherchant où je pourrai m'asseoir.
    - Mademoiselle SANTILLAN, voulez-vous bien vous dépêcher ? Arriver en retard ne vous suffit pas ? Il faut aussi que vous retardiez mon cours ?
    - Euh non, excusez-moi monsieur.
     Je m'avance dans la salle en tendant mon billet au professeur. Puis, je me dirige vers la seule place libre, à côté de Jacob.
    Je pose mes affaires sur la table en veillant à ne pas faire trop de bruit. Mes camarades me dévisagent tous. Je souffle en prenant mes cahiers.
    - Quelque chose vous dérange mademoiselle ? me demande le prof.
    - N-non, pourquoi ?
    - Alors arrêtez de soupirer bêtement.
     Certains gloussements m'énervent, mais je préfère ne pas le montrer. Je ne comprends pas pourquoi monsieur Hans est autant sur mon dos aujourd'hui. Pour essayer de comprendre, j'essaie de lire dans ses pensées.
    Je comprends simplement qu'il a passé une nuit difficile à cause de son enfant; qui n'a que six mois, et qui ne fait toujours pas ses nuits. Il est fatigué, voilà pourquoi il est insupportable.
    Trois sonneries se font entendre, je n'aurai eu que dix minutes de cours. Je ramasse maladroitement mes cahiers et sors de la salle.
    Mon professeur de physique chimie est absent aujourd'hui. J'ai donc une heure d'étude. Je décide de passer mon heure de permanence à la cafétéria, pour lire tranquillement, tandis que Lisa et Sophia quittent le lycée pour aller faire des boutiques pendant une heure.
    - Florencia ?
     Je me retourne et trouve Jacob, qui s'assoit sur la chaise située juste à côté de la mienne.
    - Oui ?
    - J'aimerai te parler.
    - Euh, oui, je t'écoute.
    - Eh bien, voilà, je voulais m'excuser pour ce que je t'ai fais au début de l'année, je me moquais de toi, je te critiquais... Je pense que c'est l'influence qu'Alexia a sur les gens. On dirait qu'elle a un pouvoir sur eux, elle les manipule. Ils ont l'air en état de transe quand ils sont avec elle. Bref, ce que je voulais dire, c'est que j'aimerai qu'on reparte sur de bonnes bases toi et moi. Tu me pardonnes ?
     Je reste un moment bouche bée. Il a du courage de venir me parler comme ça.
    - Oui, je te pardonne, ne t'en fais pas.
    - Merci.
     Il se lève et repart en me donnant une tape amicale sur l'épaule. Je me replonge dans ma lecture, mais quelqu'un d'autre ne tarde pas à me faire fermer mon livre pour de bon :
    - Mon ange...
     Mike s'approche de moi en me souriant. Il s'assoit sur un banc et me fait signe de le rejoindre. Je décide de m'asseoir sur ses genoux, j'ai envie d'être contre lui.
    Il passe un bras sur ma taille, et pose son autre main sur le haut de ma cuisse.
    - Qu'est ce qu'il s'est passé ce matin, pourquoi tu es venue plus tard ?
    - Je ne me suis pas réveillée, il n'y avait personne chez moi, et... Le bus était déjà partit.
     Je tourne légèrement la tête vers mon copain, qui me regarde avec des yeux pleins d'amour. Il s'apprête à me faire un bisous sur la joue, mais je tourne la tête et l'embrasse à pleine bouche. Je l'aime tellement, ce garçon là; il m'appartient.
    Nos langues se mêlent et se caressent doucement pendant quelques instants, puis, je mets fin à notre baiser plein de passion.
    Je m'allonge sur le banc, en posant ma tête sur ses cuisses, en faisant attention de ne pas lui faire mal.
    Il caresse doucement mon visage et mes cheveux. Nous restons comme ça de longues minutes. Je repense au fait que dans demain, c'est les vacances de noël, nous n'allons pas nous voir beaucoup.
    - Tu t'es rapprochée de Jacob ? me demande-t-il.
    - Non, enfin... Si. Nous sommes amis lui et moi, c'est tout.
    - Ah.
    - Mike ! Sérieusement ?
     Je me relève en riant.
    - Tu es jaloux ?
    - Non.
    - Si, tu es jaloux !
    - Non.
     J'éclate de rire sans gêne; je l'aime tant... J'adore les garçons jaloux. Je l'adore.
    Mike détourne les yeux un instant, puis, au lieu de me regarder dans les yeux, il pose ses yeux sur ma poitrine, plus précisément, là où se trouve le pendentif qu'il m'a offert. Avant qu'il ne dise quoique ce soit, je lui affirme :
    - Je le porte tous les jours.
     Il se contente de sourire, puis de toucher le pendentif; et en profiter pour effleurer ma poitrine en même temps.
    - Hum... En public ? Vraiment ?
    - Pourquoi pas ? me dit-il en blaguant.
    - T'es bête...
    - Je rigole, tu me connais, le jour venu, je sortirai le gros lot et laisse-moi te dire que tu te souviendras toute ta vie de moi après.
    - Tu l'as déjà fait ?
    - Non.
     Intérieurement, je suis rassurée, je n'aimerai pas qu'il se rende compte que moi, je n'ai jamais eu de rapport sexuel.
    La cloche sonne, je pars en allemand.

    ...........................................................

    Cet après-midi, je n'ai aucun cours, mes professeurs sont en stage pour la plupart; alors je termine le lycée juste après le repas.
    Arrivée chez moi, je dépose mes affaires et geek sur mon portable en mangeant une barre de céréales.

     


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  •              J'avance dans le réfectoire, cherchant mes amis des yeux, mon plateau dans les mains. Je n'ai pas revu Mike depuis tout à l'heure, mais pour le moment; il faut que je me concentre : je vais raconter à Lisa et Christopher ce qu'il m'arrive.
    Mon meilleur ami me fait signe, à l'autre bout de la cantine, à notre table habituelle. J'avance d'un pas plus assuré et m'installe à côté de lui. Lisa ne tarde pas à nous rejoindre :
    - Tu voulais nous parler Florencia ? s'inquiète mon amie.
    - Oui.
     Tout deux me lancent des regards interrogateurs. Je sais bien que je dois leur parler, mais je ne sais pas vraiment comment aborder le sujet.
    - Hum... J'ai quelque chose à vous dire, commencé-je.
    - C'est grave ?! Qu'est ce que tu as fais ? me demande Lisa.
    - Chut, laisse-la parler ! lui lance Christopher.
    - Merci Christopher, je réponds. Euh, en fait, ça va peut-être vous sembler difficile à croire mais...
     Je les laisse un moment sans parler, en observant les gens autour de nous. Puis, je reprends :
    - Je suis capable de lire dans les pensées des gens.
     Mes deux amis échangent des regards à la fois inquièts et à la fois moqueurs.
    - Tu veux dire... Que tu es une sorte de voyante ? demande Lisa.
    - Ou de médium ? continue Christopher.
    - Non, rien à voir. Enfin, je ne crois pas. Il n'y a pas que ça... Je peux aussi faire bouger des objets en y pensant.
     Un grand silence s'installe à la table. Ma meilleure amie le brise en me demandant :
    - Florencia, tu as de la fièvre ?
    - Je me doutais que tu ne me croirai pas, lui dis-je.
    - Bah en même temps...
    - Regarde ça, je la coupe.
     Je me concentre sur la cruche située au centre de notre table et la déplace jusqu'à ce qu'elle soit à la hauteur du plateau de Lisa. Ensuite, rien qu'avec la force de la pensée, je remplis son verre d'eau.
    - Ok.. Là, c'est carrément flippant; dit-elle en se reculant.
     Christopher ne me quitte pas des yeux, il ne dit rien.
    - Ecoutez, je ne sais pas ce qu'il m'arrive, ni pourquoi ça m'arrive à moi. Tout ce que je sais c'est que c'est parfois utile. J'ai trouvé un livre à la bibliothèque du lycée; il explique tout sur ces dons. Je vais apprendre à les contrôler. Vous êtes mes meilleurs amis, il est important pour moi que vous soyez au courant...
     Je finis mon morceau de pain et mon fromage, avant de manger ma danette vanille.
    - C'est trop de la balle ! crie mon meilleur ami. 
     Quelques curieux autour de nous se retournent.
    - Parle moins fort tu veux ?! Et n'en parle à personne, je ronchonne.
    - T'inquiète pas va...
     Nous quittons la table pour aller dans la cour à 13h00.
    Je me dirige vers mon casier puis l'ouvre. J'attrape mon sac, prends mes affaires d'anglais et de mathématiques. Alors que je suis sur le point de mettre mon manuel d'anglais dans mon sac à main; Alexia le jette par terre.
    - Eh ! Mais qu'est ce qu'il te prend ?! je lui demande, furieuse.
    - Baisse d'un ton, tu veux ? Je fais ce que je veux ici, tu n'as rien à dire.
    - Vas ramasser mon livre.
    - Pardon, pardon... Mais à qui penses-tu t'adresser ?
    - Roh, laisse tomber.
     Je passe à côté d'elle en lui donnant volontairement un coup d'épaule. Mais cette peste me rattrape par le poignet et m'attire vers elle. Elle me serre si fort que mon sang n'a plus l'air de circuler. Alexia se rapproche de moi et me murmure à l'oreille en hachant ses mots :
    - Tu vas quitter Mike, il est à moi; depuis le début.
    - Je croyais que tu étais amie avec Lucie ? Tu ne vas quand même pas essayer de lui piquer Mike sous le nez...
     Elle s'apprête à me répondre, mais quelqu'un s'interpose entre nous. C'est Jacob :
    - Alexia, laisse-la tranquille, va chercher des poux à quelqu'un d'autre.
    - Pour qui tu te prends petit vaux rien ?! gronde-t-elle.
     Un surveillant; Joris, qu'on appelle aussi Jo; arrive.
    - Il y a un problème ici ? demande-t-il.
     Je jette un œil aux personnes qui m'entourent et réponds :
    - Non, aucun.
     Le surveillant tourne les talons en nous observant en coin. Alexia s'en va en pestant; je reste seule avec Jacob. Il se baisse et ramasse mon manuel.
    - Tiens, ton livre; me dit-il en me le tendant.
    - Merci.
     Je fourre mon manuel d'anglais dans mon sac, que je repose dans mon casier.
    - C'est normal. me répond-il.
    - Non, je voulais dire, merci de m'avoir aidée avec Alexia...
    - Ah; de rien. Ne t'occupe pas d'elle, elle n'aime personne.
    - Je sais.
     Je repense soudain au sport, quand Jacob a faillit me tripoter la poitrine. Je chasse rapidement cette idée de ma tête.
    Mike se dirige vers nous. Il se faufile derrière moi et m'embrasse sur la joue en croisant ses mains sur mon ventre.
    - Tiens, salut Jacob; de quoi parles-tu avec MA copine ?
    - Je l'aidais simplement. Je dois y aller d'ailleurs, répond ce dernier en partant dans la direction opposée.
    - Mike... je souffle.
    - Quoi ?! me demande-t-il, d'un ton offusqué.
    - Tu n'es pas obligé de marquer ton territoire...
    - Je ne marquais pas mon territoire, je lui rappelais simplement que l'on sort ensemble toi et moi.
     Je pose ma tête dans le creux de son cou brûlant et y dépose un petit bisous.

    ......................................................................

                 Ce soir, je rentre à pieds avec Mike. Je l'ai inviter à passer à la maison après les cours. Comme j'invite souvent mes amis à la maison, papa ne se posera pas de question.
    - Entre.
     J'ouvre la porte de la maison. Personne n'est là : ni Simone, ni Jack, ni mon père. C'est étrange... Mais, c'est aussi une bonne nouvelle. Nous montons à l'étage au pas de course; je dépose mon sac sous mon bureau et m'assois sur mon lit.
    - Mike; dis moi... Pourquoi ça t'énerve tant que je parle à Jacob ?
    - Ce n'est pas que ça m'énerve Florencia... C'est juste, que... Les types comme lui, je les connais.
    - Mais je suis avec toi, pas avec lui ! Tu n'as pas de soucis à te faire...
    - Si, justement. C'est le genre de garçon qui peut foutre une relation en l'air en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.
    - Non, ce n'est pas vrai !
    - Tiens, tu vois, tu le défends déjà..
     Je m'apprête à répondre, mais tous mes mots restent bloqués dans ma gorge. Mike s'approche doucement de moi, en me regardant de ses yeux doux. Arrivé à ma hauteur, il s'assoit sur le lit, et approche sa main de mon visage. Il y fait des petits cercles avec son pouce sur ma joue.
    Il ne sait pas combien il me rend folle, il ne sait pas à quel point je l'aime. Je sais que c'est l'amour fou. Mes yeux s'illuminent lorsque je l'aperçois, j'ai des papillons dans le ventre quand je suis avec lui. Je n'ai qu'une envie : me blottir contre lui et ne plus jamais bouger. Je le surprends à plonger ses yeux dans le décolleté de mon tee-shirt bleu marine manches trois quart à motifs. Je m'éclaircis la gorge et dis :
    - Mike.
     Il relève vers moi des yeux joueurs pleins d'amour et m'embrasse à pleine bouche, me faisant basculer sur le lit. Le voilà couché sur moi, en m'embrassant passionnément. Lorsqu'il retire sa bouche de la mienne, je pousse un petit grognement de mécontentement. Il se contente de rire en m'observant.
    - Tu es magnifique... Je suis le plus chanceux du monde...
    - Parle pour toi !
     Nous nous sourions en nous lançons de doux regards.
    - Je vais devoir rentrer chez moi ma belle, on se revoit demain..
    - Non... Déjà ?...
    - Oui, je suis désolé.
    - Bon, à demain alors.
     Mike se dirige vers la porte de ma chambre.
    - Mike ?
    - Oui ? me répond-il en se retournant vers moi.
    - Je t'aime.
    - Moi aussi Florencia, moi aussi.

     

     


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  •           Jacob se rapproche de moi puis me tend la balle.
    - A toi l'honneur.
    - Merci.
     J'attrape le ballon et attends que Joseph et Cindy se mettent en place. Je me prépare à faire mon service en cuiller. Malheureusement pour moi, lorsque mon poignet frappe le ballon; ce dernier est projeté contre le filet et retombe immédiatement au sol.
    Je souffle, tandis que mon coéquipier de jeu ramasse la balle.
    - Tu veux réessayer ? me demande-t-il en souriant.
    - Non, je te laisse le faire. 
     Je me place à l'arrière du terrain en toisant Cindy du regard. Cette peste glousse en coin.
    Quand Jacob lance la balle, le jeu commence. Joseph la récupère à ras le sol et nous la renvoie; je n'ai pas encore eu le temps de bouger; mais Jacob a déjà récupérer la balle. Celle-ci tombe devant les pieds de Cindy.
    - Un point pour nous ! dit-il. 
     Un de mes adversaires renvoie la balle d'un coup de pieds, afin qu'on puisse la remettre en jeu.
    - Florencia, tu fais le service ?
    - Non, ça va juste faire perdre du temps; vas-y toi.
    - Non, j'insiste; réessaie.
     Cindy ricane à l'avance, alors que je prends le ballon. "Allez, je peux le faire, pensé-je."
    Je frappe si fort la balle, que je me fais mal au poignet. Celle-ci monte, monte et monte, quand soudain, elle heurte le plafond du gymnase et retombe au sol avec un bruit sourd.
    Je lève les yeux au ciel en pestant.
    - Tu t-y prends mal.
    - Quoi ?
     Jacob prend la balle, la met dans mes mains et se poste derrière moi. Là, il pose une de ses mains sur mon ventre, et l'autre juste en dessous de ma poitrine. Il me tourne légèrement, et me place à moitié de face, à moitié de profil au filet.
    Je frémis et ne sais pas trop comment réagir. Je décide de me laisser faire, il me chuchote à l'oreille :
    - Maintenant que tu es bien placée, vise, et prends confiance en toi.
     J'acquiesce d'un hochement de tête, puis il s'écarte un peu de moi. Cette fois, je ne rate pas mon coup; la balle passe par dessus le filet et menace de retomber sur la tête de Joseph.
    Avec la vitesse qu'elle prend, lorsqu'elle va retomber, ça risque de faire mal. Je me souviens alors que je peux contrôler les objets.
    Rapidement, je me concentre sur la balle; il n'y a pas de temps à perdre. En un dixième de secondes, je sens que je contrôle la balle, je dévie sa direction légèrement sur la droite. Le ballon rebondit alors par terre, nous venons de marquer un deuxième point.
    Je saute de joie, parce que je contrôle mes "pouvoirs"; parce que je viens de sauver Joseph, et parce que je viens de marquer un point !
    Sans m'en rendre compte; je prends Jacob dans mes bras en souriant bêtement. Lorsque je reprends mes esprits, je ne sais plus où me mettre. Je constate juste que ses mains sont sur mes hanches et que Mike me fixe à l'autre bout du gymnase.
    - Hum, excuse-moi, je ne sais pas ce qu'il m'a prit, je bafouille.
    - T'inquiète.
     Jacob retire ses mains et rougit. En détournant les yeux, je remarque que la porte des vestiaires des garçons se referme; et je ne vois plus Mike. Sans me soucier du reste, je me précipite dans le vestiaire des garçons. Mike est assis sur un banc, les jambes écartées, les avant-bras appuyés sur ses genoux; les poings serrés.  
    - Tu devrai pas être ici, me dit-il sèchement.
    - Je sais.
     Je m'approche doucement de lui, puis m'accroupis pour le regarder.
    - Mike, qu'est ce qu'il se passe ?
    - J'espérais que tu me le dirai.
    - Comment ça ?
    - D'abord cet imbécile te touche, et ensuite, c'est toi qui lui saute dans les bras.
    - Il m'aidait, et ensuite... Je... Je ne sais pas ce qu'il m'a pris.
     Mike me regarde droit dans les yeux, puis il prend mes mains dans les siennes.
    - Mike...
    - Il t'a touché ?
    - N-non. Enfin, oui si, mais pas comme tu le penses. Il m'a aidé à me positionnée, rien de plus... 
     Mike se lève rapidement, et dépose ses deux mains sur ma taille. Il rapproche son visage du mien, sans cesser de me regarder. Je place ma main droite derrière sa nuque pour l'attirer encore plus vers moi. Je m'apprête à recevoir un doux baiser; mais des voix masculines nous arrêtent net.
    Des garçons viennent pour se changer. Nous allons donc bientôt rentrer au lycée.
    Mike rit clairement de la situation, pendant que je me sens rougir comme une tomate. Juste avant de me laisser filer; il dépose un baiser entre mes deux sourcils, et me lâche les mains. Je sors du vestiaire des garçons et file me rhabiller dans celui des filles.


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  •            En entrant dans la salle d'histoire, je choisis de me placer toute seule à une table. Il faut que je me concentre un peu plus sur les cours, ces temps-ci, je suis trop distraite. Je pose mon sac sur ma table, sors mes affaires et le dépose par terre. La professeur n'est pas encore là, et les élèves ne sont pas tous arrivés.
    En attendant le début du cours, je prends mon portable et retire le son. Lisa vient arrive juste et vient s'installer derrière moi.
    - Comment tu vas aujourd'hui Flor ? me demande-t-elle.
    - Bien. Et toi ?
    - Bah, ça va.. Mais en fait tu vois, hier je..
     Mon amie est interrompue quand la prof entre dans la salle. Discrètement, je lui dis :
    - On en reparle après.
     Je prends des notes de ce que dit la professeur d'histoire; elle ne dicte rien, et n'écrit rien. C'est à nous de suivre et d'écrire ce qui nous semble important. Par dessus tout ça, l'histoire-géographie n'a jamais été mon point fort.  
    Pendant que madame Durand prépare son cours, fait l'appel, et regarde la disposition de la classe, je gribouille sur une feuille de mon classeur. Sans vraiment en avoir conscience, je la recouvre de cœurs en un rien de temps.
    - Bien, aujourd'hui, je vais vous donner une interro, nous lance la professeur.
     Tous mes camarades commencent à discuter entre eux, à râler; certains sifflent même.
    - Du calme jeunes gens, du calme ! Je ne vous demande pas votre avis. Sortez tous une feuille simple; ça sera uniquement des questions de cours.
    Oh non... Moi qui n'ai pas révisé... Je suis dans la mouise...
    Pendant que madame Durand distribue les sujets, j'essaie de réviser ma leçon en quelques secondes. Bien sûr, ça ne marche pas, je ne retiens rien du tout.
    Me voilà face à mon devoir.
    J'inscris mon nom, mon prénom, et ma classe en haut de la feuille; puis je commence à lire les questions. La plupart me disent vaguement quelque chose; mais je suis incapable de me souvenir de quoi.
    Je jette un œil aux autres, ils ont tous l'air de savoir, puisqu'ils écrivent tous quelque chose sur leur feuille.
    - Allez Florencia, concentre-toi, tu peux y arriver, il n'y a rien de compliqué après tout. je murmure ces mots, comme pour m'encourager.
     Je relis chaque question de plus belle, mais je ne comprends toujours rien. Soudain, toutes les réponses se mélangent dans ma tête, sans que je comprenne pourquoi.
    C'est alors que je me rends compte que je suis en train de lire dans les pensées de madame Durand.
    Elle-même lit chaque questions et y répond dans sa tête. Je n'ai qu'à l'écouter penser et je n'aurai que des bonnes réponses !
    Bon, techniquement, ce n'est pas de la triche... Enfin, peut-être un peu... Bref, passons.
    J'écris sans réfléchir tout ce que j'entends.

    A la fin du cours d'histoire, j'attrape mes affaires et sors en premier de la classe. Je me sens mal. Je dois avouer que c'est bizarre étant donné que je viens tout juste de parfaitement réussir mon devoir. Mais, voilà. Est-ce parce que j'ai tricher ? J'en doute. Je pense que ce secret devient de plus en plus lourd à porter, j'aurai besoin de me confier à une personne de confiance... Mais qui ?
    Quelque chose, ou quelqu'un me bouscule : un lourd poids me frappe à l'épaule, et je manque de perdre l'équilibre.
    - Eh attention ! je m'écrie.
    - Oups, excuse-moi. Je fais pas gaffe aux laidrons ça doit être pour ça, me lance Alexia.
     Soudain, une main se pose au creux de mes reins. Des frissons agréables me parcourent tous le dos; et une voix masculine se fait entendre :
    - Alexia, arrête. Laisse-la tranquille tu veux ? Sinon, les choses pourraient mal tourner pour toi.
     Ma future demi-sœur  tourne les talons en roulant des hanches. Je me retourne, et fais face à mon beau brun.
    - Merci Mike...
     En guise de réponse, il dépose un doux baiser sur mes lèvres et me prends la main.
    - Qu'est ce qui se passe Florencia ? me demande-t-il en collant son front au mien.
    - R-rien, pourquoi ?
    - Ne me mens pas, je sens que quelque chose te tracasse.
     Il a raison. Puis-je lui dire ? Puis-je lui avouer que je lis dans les pensées, que je contrôle des objets, que je peux sans doute hypnotiser les gens ? Non. Il me prendrait pour une folle; je pourrai le perdre, et je ne veux pas prendre ce risque.
    - C'est rien, c'est juste le contrôle d'histoire, je ne m'y attendais pas.
     Mike me fixe; je vois bien qu'il ne me croit pas, mais il n'insiste pas plus.
    - Allez viens, on file en sport.
     Nous marchons côte à côte, je pose ma tête sur son épaule tandis que son bras gauche passé derrière mon dos pour attraper ma taille. Lisa et Sophia marchent derrière nous, elles ne disent rien.

    - Aujourd'hui, on continue de faire du volet, nous dit monsieur Delon. Allez vous changer, vous avez cinq minutes.
     Mike m'embrasse avant de partir dans le vestiaire des garçons.
    - Je savais pas que vous... commence Sophia.
    - C'est depuis ce week-end, la coupe Lisa. 
     Je me contente de sourire bêtement, puis nous partons nous changer. J'ai l'intention de tout raconter à Lisa et Christopher. Après tout, ce sont mes meilleurs amis, je peux leur faire confiance. Je vais leur expliquer tout cela à midi.
    Pour le moment, je dois me concentrer. Je veux qu'Alexia paie pour ce qu'elle m'a dit tout à l'heure, et je compte bien profiter de mes dons pour arriver à mes fins.
    Je me mets un petit short gris moulant, ainsi qu'un débardeur anthracite assez décolleté, mais pas vulgaire pour autant. Je remonte mes cheveux en queue de cheval, puis sors du vestiaire.
    Pendant que plusieurs élèves commencent à installer le matériel, je me contente de m'échauffer en faisant des étirements.
    - Peuh ! Regardez-la, comment peut-elle sortir avec le gars le plus canon du lycée ? peste Mélodie.
    - Oui, au mieux, elle devrait attirer des geeks ! renchérit Cindy.
    - Taisez-vous les filles. Ce n'est pas comme ça que l'on arrivera à nos fins. Mais j'ai une petite idée, dit Alexia.
     Je décide de passer outre, je ne réponds pas.
    - Bien, voici les équipes pour aujourd'hui, commence monsieur Delon, hum, voyons...
     Il réfléchit quelques instants, puis reprends :
    - Florencia et Jacob, contre Joseph et Cindy. Mike et Alexia, contre Mélodie et Lisa. Sophia et Jean-Pierre, contre Alexandre et Lou.
     Nous nous regardons tous les uns les autres, puis formons les équipes.

     


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  •           Ce matin, je me réveille plus fraiche que jamais. Mon réveil affiche 8h45. Malgré le fait que Lisa et moi n'avons presque pas dormi de la nuit, je ne me sens absolument pas fatiguée, même si j'ai vraiment encore envie de dormir; une heure de plus ou de moins... J'aimerai revoir Mike aujourd'hui... Mais... Je ne sais pas si papa me laissera sortir de nouveau, et je n'aimerai pas qu'il se doute qu'il se passe quelque chose entre Mike et moi.
    - J'ai la flemme de me lever ! me lance mon amie, qui se réveille, elle aussi.
    - T'inquiète pas, moi aussi, mais il va bien falloir qu'on le fasse quand même !
    - On dort encore un peu... Juste un peu... continue-t-elle. 
     Nous refermons les yeux un instant. Une voix masculine me tire de mon sommeil léger.
    - Mesdemoiselles, debout je vous prie ! Pas d'excuse, il est 10h00.
    - Mmmmh, dis-je en soupirant.
     J'ouvre un œil et aperçoit Lisa à travers la faible lumière de mon radioréveil; elle dort la bouche ouverte.
    - Bien, jeunes demoiselles, vous l'aurez cherché. 
     En quelques enjambées, le majordome de la famille se rue sur les volets et les ouvres rapidement. La lueur du jour aveuglante pénètre dans la pièce.
    - On peut pas dormir tranquille... murmure Lisa, encore à moitié endormie.
     En guise de réponse, Jack lui retire son oreiller d'un coup sec.
    - EH ! Mais ça va pas ?! crie-t-elle.
     Intérieurement, j'ai envie d'exploser de rire, mais je me retiens et sors de mon lit.
    - C'est bon Jack, on se lève, on se lève, lui dis-je en le regardant droit dans les yeux.
    - J'espère bien. 
     Il quitte la pièce en jetant un regard amusé à ma meilleure amie, qui est visiblement encore sous le choc. Elle se lève, tant bien que mal, et se regarde dans un miroir. Pendant ce temps, j'attrape mon portable et regarde mes notifications. Sur le profil Facebook de Lucie, il est écrit qu'elle est en couple. Le nom du garçon n'est pas mentionné. Je me demande bien de qui il s'agit...
    - Tu savais que Lucie avait un petit ami ? demandé-je à Lisa.
    - Euh, non. Elle en a un ?
    - Apparemment.
     Je dépose mon téléphone sur la table de nuit et ouvre ma porte de chambre. Je descends, suivie de ma meilleure amie qui peste à voix haute contre Jack. Parfois, elle me fait rire.
    En arrivant dans le salon, j'aperçois papa, qui est au téléphone. Je décide de ne pas le déranger maintenant, et pars dans la cuisine. Simone m'accueillle, le sourire aux lèvres. 
    - Que veux-tu pour le petit déjeûner ma puce ?
     Ce matin, c'est la première fois que je la vois de si bonne humeur.
    - Rien, merci, je vais filer à la salle de bain; je n'ai pas très faim. Lisa ? Tu veux quelque chose toi ?
    - Oui, je vais prendre un fruit s'il te plait, ça suffira.

    ......................................................

    Pour le programme de l'après-midi, Lisa et moi avons prévu d'aller nous balader au centre ville. Comme d'habitude, la circulation se fera rare, nous serons tranquille. J'ai envie de me promener, ou bien de faire du sport.
    Je lui propose de faire un petit footing qui nous entraînera au cross du lycée qui arrive très prochainement. Lisa n'est pas très sportive en temps normal, mais elle accepte; surtout pour me faire plaisir.
    Comme ma meilleure amie n'a pas de tenue de sport; je lui en prête une, puis, nous nous habillons rapidement. Je me remonte les cheveux en queue de cheval, et les fais tenir avec de la laque, tandis qu'elle se fait un rapide chignon.
    Toutes deux étant prêtes, nous nous élançons à petite foulée jusqu'au stade; qui se trouve à environ un kilomètre de la maison.
    - On fait un sprint ? me demande-t-elle entre deux respirations.
    - Tu vas perdre !
     Nos petites phrases sont hachées, au rythme de nos pas. Nous accélérons autant que nous pouvons; jusqu'à ce que nos muscles nous brulent. Je me donne au maximum. En endurance, je suis nulle. En revanche, en sprint, j'ai toujours été la meilleure de ma classe.
    Je prends de plus en plus d'avance, et finis par dépasser mon amie d'une dizaine de mètres.
    - Haha ! Je t'avais prévenue ! je lui lance, essoufflée.   
    - Bon.. Ok... Tu as... Gagné... Cette fois-ci... me répond-elle en soufflant entre chaque mot.
     Nous marchons jusqu'au stade, où j'ai la bonne idée de proposer :
    - On va se chronométrer; on fait toute les deux trois tours complets sans marcher, à la vitesse qu'on veut. Chacune notre tour.
    - Tu commences alors ! me dit-elle.

             L'ensemble de l'après midi s'est bien déroulé. La mère de Lisa est venue la chercher aux alentours de 16h. Je suis rentrée en voiture, après avoir appelé Jack. Ce soir, je vais lire un peu. Mais je me coucherai tôt; j'ai besoin de sommeil. Je n'ai malheureusement pas pu voir mon chéri aujourd'hui; il a passé la journée chez de la famille apparemment.
    Le positif, c'est que je vais le retrouver dès demain, au lycée.

     

     


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