Jacob se rapproche de moi puis me tend la balle.
- A toi l'honneur.
- Merci.
J'attrape le ballon et attends que Joseph et Cindy se mettent en place. Je me prépare à faire mon service en cuiller. Malheureusement pour moi, lorsque mon poignet frappe le ballon; ce dernier est projeté contre le filet et retombe immédiatement au sol.
Je souffle, tandis que mon coéquipier de jeu ramasse la balle.
- Tu veux réessayer ? me demande-t-il en souriant.
- Non, je te laisse le faire.
Je me place à l'arrière du terrain en toisant Cindy du regard. Cette peste glousse en coin.
Quand Jacob lance la balle, le jeu commence. Joseph la récupère à ras le sol et nous la renvoie; je n'ai pas encore eu le temps de bouger; mais Jacob a déjà récupérer la balle. Celle-ci tombe devant les pieds de Cindy.
- Un point pour nous ! dit-il.
Un de mes adversaires renvoie la balle d'un coup de pieds, afin qu'on puisse la remettre en jeu.
- Florencia, tu fais le service ?
- Non, ça va juste faire perdre du temps; vas-y toi.
- Non, j'insiste; réessaie.
Cindy ricane à l'avance, alors que je prends le ballon. "Allez, je peux le faire, pensé-je."
Je frappe si fort la balle, que je me fais mal au poignet. Celle-ci monte, monte et monte, quand soudain, elle heurte le plafond du gymnase et retombe au sol avec un bruit sourd.
Je lève les yeux au ciel en pestant.
- Tu t-y prends mal.
- Quoi ?
Jacob prend la balle, la met dans mes mains et se poste derrière moi. Là, il pose une de ses mains sur mon ventre, et l'autre juste en dessous de ma poitrine. Il me tourne légèrement, et me place à moitié de face, à moitié de profil au filet.
Je frémis et ne sais pas trop comment réagir. Je décide de me laisser faire, il me chuchote à l'oreille :
- Maintenant que tu es bien placée, vise, et prends confiance en toi.
J'acquiesce d'un hochement de tête, puis il s'écarte un peu de moi. Cette fois, je ne rate pas mon coup; la balle passe par dessus le filet et menace de retomber sur la tête de Joseph.
Avec la vitesse qu'elle prend, lorsqu'elle va retomber, ça risque de faire mal. Je me souviens alors que je peux contrôler les objets.
Rapidement, je me concentre sur la balle; il n'y a pas de temps à perdre. En un dixième de secondes, je sens que je contrôle la balle, je dévie sa direction légèrement sur la droite. Le ballon rebondit alors par terre, nous venons de marquer un deuxième point.
Je saute de joie, parce que je contrôle mes "pouvoirs"; parce que je viens de sauver Joseph, et parce que je viens de marquer un point !
Sans m'en rendre compte; je prends Jacob dans mes bras en souriant bêtement. Lorsque je reprends mes esprits, je ne sais plus où me mettre. Je constate juste que ses mains sont sur mes hanches et que Mike me fixe à l'autre bout du gymnase.
- Hum, excuse-moi, je ne sais pas ce qu'il m'a prit, je bafouille.
- T'inquiète.
Jacob retire ses mains et rougit. En détournant les yeux, je remarque que la porte des vestiaires des garçons se referme; et je ne vois plus Mike. Sans me soucier du reste, je me précipite dans le vestiaire des garçons. Mike est assis sur un banc, les jambes écartées, les avant-bras appuyés sur ses genoux; les poings serrés.
- Tu devrai pas être ici, me dit-il sèchement.
- Je sais.
Je m'approche doucement de lui, puis m'accroupis pour le regarder.
- Mike, qu'est ce qu'il se passe ?
- J'espérais que tu me le dirai.
- Comment ça ?
- D'abord cet imbécile te touche, et ensuite, c'est toi qui lui saute dans les bras.
- Il m'aidait, et ensuite... Je... Je ne sais pas ce qu'il m'a pris.
Mike me regarde droit dans les yeux, puis il prend mes mains dans les siennes.
- Mike...
- Il t'a touché ?
- N-non. Enfin, oui si, mais pas comme tu le penses. Il m'a aidé à me positionnée, rien de plus...
Mike se lève rapidement, et dépose ses deux mains sur ma taille. Il rapproche son visage du mien, sans cesser de me regarder. Je place ma main droite derrière sa nuque pour l'attirer encore plus vers moi. Je m'apprête à recevoir un doux baiser; mais des voix masculines nous arrêtent net.
Des garçons viennent pour se changer. Nous allons donc bientôt rentrer au lycée.
Mike rit clairement de la situation, pendant que je me sens rougir comme une tomate. Juste avant de me laisser filer; il dépose un baiser entre mes deux sourcils, et me lâche les mains. Je sors du vestiaire des garçons et file me rhabiller dans celui des filles.