En entrant dans la salle d'histoire, je choisis de me placer toute seule à une table. Il faut que je me concentre un peu plus sur les cours, ces temps-ci, je suis trop distraite. Je pose mon sac sur ma table, sors mes affaires et le dépose par terre. La professeur n'est pas encore là, et les élèves ne sont pas tous arrivés.
En attendant le début du cours, je prends mon portable et retire le son. Lisa vient arrive juste et vient s'installer derrière moi.
- Comment tu vas aujourd'hui Flor ? me demande-t-elle.
- Bien. Et toi ?
- Bah, ça va.. Mais en fait tu vois, hier je..
Mon amie est interrompue quand la prof entre dans la salle. Discrètement, je lui dis :
- On en reparle après.
Je prends des notes de ce que dit la professeur d'histoire; elle ne dicte rien, et n'écrit rien. C'est à nous de suivre et d'écrire ce qui nous semble important. Par dessus tout ça, l'histoire-géographie n'a jamais été mon point fort.
Pendant que madame Durand prépare son cours, fait l'appel, et regarde la disposition de la classe, je gribouille sur une feuille de mon classeur. Sans vraiment en avoir conscience, je la recouvre de cœurs en un rien de temps.
- Bien, aujourd'hui, je vais vous donner une interro, nous lance la professeur.
Tous mes camarades commencent à discuter entre eux, à râler; certains sifflent même.
- Du calme jeunes gens, du calme ! Je ne vous demande pas votre avis. Sortez tous une feuille simple; ça sera uniquement des questions de cours.
Oh non... Moi qui n'ai pas révisé... Je suis dans la mouise...
Pendant que madame Durand distribue les sujets, j'essaie de réviser ma leçon en quelques secondes. Bien sûr, ça ne marche pas, je ne retiens rien du tout.
Me voilà face à mon devoir.
J'inscris mon nom, mon prénom, et ma classe en haut de la feuille; puis je commence à lire les questions. La plupart me disent vaguement quelque chose; mais je suis incapable de me souvenir de quoi.
Je jette un œil aux autres, ils ont tous l'air de savoir, puisqu'ils écrivent tous quelque chose sur leur feuille.
- Allez Florencia, concentre-toi, tu peux y arriver, il n'y a rien de compliqué après tout. je murmure ces mots, comme pour m'encourager.
Je relis chaque question de plus belle, mais je ne comprends toujours rien. Soudain, toutes les réponses se mélangent dans ma tête, sans que je comprenne pourquoi.
C'est alors que je me rends compte que je suis en train de lire dans les pensées de madame Durand.
Elle-même lit chaque questions et y répond dans sa tête. Je n'ai qu'à l'écouter penser et je n'aurai que des bonnes réponses !
Bon, techniquement, ce n'est pas de la triche... Enfin, peut-être un peu... Bref, passons.
J'écris sans réfléchir tout ce que j'entends.
A la fin du cours d'histoire, j'attrape mes affaires et sors en premier de la classe. Je me sens mal. Je dois avouer que c'est bizarre étant donné que je viens tout juste de parfaitement réussir mon devoir. Mais, voilà. Est-ce parce que j'ai tricher ? J'en doute. Je pense que ce secret devient de plus en plus lourd à porter, j'aurai besoin de me confier à une personne de confiance... Mais qui ?
Quelque chose, ou quelqu'un me bouscule : un lourd poids me frappe à l'épaule, et je manque de perdre l'équilibre.
- Eh attention ! je m'écrie.
- Oups, excuse-moi. Je fais pas gaffe aux laidrons ça doit être pour ça, me lance Alexia.
Soudain, une main se pose au creux de mes reins. Des frissons agréables me parcourent tous le dos; et une voix masculine se fait entendre :
- Alexia, arrête. Laisse-la tranquille tu veux ? Sinon, les choses pourraient mal tourner pour toi.
Ma future demi-sœur tourne les talons en roulant des hanches. Je me retourne, et fais face à mon beau brun.
- Merci Mike...
En guise de réponse, il dépose un doux baiser sur mes lèvres et me prends la main.
- Qu'est ce qui se passe Florencia ? me demande-t-il en collant son front au mien.
- R-rien, pourquoi ?
- Ne me mens pas, je sens que quelque chose te tracasse.
Il a raison. Puis-je lui dire ? Puis-je lui avouer que je lis dans les pensées, que je contrôle des objets, que je peux sans doute hypnotiser les gens ? Non. Il me prendrait pour une folle; je pourrai le perdre, et je ne veux pas prendre ce risque.
- C'est rien, c'est juste le contrôle d'histoire, je ne m'y attendais pas.
Mike me fixe; je vois bien qu'il ne me croit pas, mais il n'insiste pas plus.
- Allez viens, on file en sport.
Nous marchons côte à côte, je pose ma tête sur son épaule tandis que son bras gauche passé derrière mon dos pour attraper ma taille. Lisa et Sophia marchent derrière nous, elles ne disent rien.
- Aujourd'hui, on continue de faire du volet, nous dit monsieur Delon. Allez vous changer, vous avez cinq minutes.
Mike m'embrasse avant de partir dans le vestiaire des garçons.
- Je savais pas que vous... commence Sophia.
- C'est depuis ce week-end, la coupe Lisa.
Je me contente de sourire bêtement, puis nous partons nous changer. J'ai l'intention de tout raconter à Lisa et Christopher. Après tout, ce sont mes meilleurs amis, je peux leur faire confiance. Je vais leur expliquer tout cela à midi.
Pour le moment, je dois me concentrer. Je veux qu'Alexia paie pour ce qu'elle m'a dit tout à l'heure, et je compte bien profiter de mes dons pour arriver à mes fins.
Je me mets un petit short gris moulant, ainsi qu'un débardeur anthracite assez décolleté, mais pas vulgaire pour autant. Je remonte mes cheveux en queue de cheval, puis sors du vestiaire.
Pendant que plusieurs élèves commencent à installer le matériel, je me contente de m'échauffer en faisant des étirements.
- Peuh ! Regardez-la, comment peut-elle sortir avec le gars le plus canon du lycée ? peste Mélodie.
- Oui, au mieux, elle devrait attirer des geeks ! renchérit Cindy.
- Taisez-vous les filles. Ce n'est pas comme ça que l'on arrivera à nos fins. Mais j'ai une petite idée, dit Alexia.
Je décide de passer outre, je ne réponds pas.
- Bien, voici les équipes pour aujourd'hui, commence monsieur Delon, hum, voyons...
Il réfléchit quelques instants, puis reprends :
- Florencia et Jacob, contre Joseph et Cindy. Mike et Alexia, contre Mélodie et Lisa. Sophia et Jean-Pierre, contre Alexandre et Lou.
Nous nous regardons tous les uns les autres, puis formons les équipes.