"Cher journal; je crois que j'ai passé le pire anniversaire de toute ma vie... Rien ne va plus. Il est 02h23; demain, ou plutôt, aujourd'hui, on reprend les cours. Je ne suis pas sûre de réussir à tenir le coup. Alexia a jeté un sort à Mike il y a deux jours; et maintenant, il est persuadé qu'il est fou amoureux de Lucie et qu'il me déteste. Il ne se souvient plus de rien. Je lui suis presque totalement étrangère... Je suis épuisée de tout ça... Je veux que ça s'arrête... Je v...."
Mon réveil sonne; il indique 7h00 pile. Je peine à ouvrir les yeux tant je suis fatiguée. Je me suis endormie alors que j'étais en train d'écrire quelques lignes dans mon journal intime. Mon stylo est encore dé bouchonné, mon journal ouvert.
J'ai pleuré une bonne partie de la soirée hier, une fois que j'ai quitté mes amis. Ils m'avaient préparé une jolie fête, et ils m'ont fait de beaux cadeaux.
Malheureusement, ils ont tous vu que j'était très mal. Je n'ai pas eu la force de leur expliquer. Je me lève tant bien que mal et descends à la cuisine. Je n'ai pas faim. Pas faim du tout.
Je file à la salle de bain et m'habille d'un slim bleu clair et d'un débardeur noir par dessus lequel je mets une chemise blanche. Je m'enfile des ballerines aux pieds et me regarde dans la glace.
Je suis pâle comme la mort. Rapidement, je m'applique de la crème sur tout le visage, je me mets un peu de poudre, du mascara et du gloss. Je compte au moins sur mon apparence pour faire bonne figure; je ne veux pas qu'Alexia me vois dans l'état pitoyable que j'avais hier. Non, je ne lui ferai pas ce plaisir. Je file dans ma chambre pour préparer mon sac, et marche jusqu'à l'arrêt de bus.
En arrivant au lycée, je passe devant plusieurs groupes d'amis qui se prennent dans les bras. Tout le monde a l'air heureux, ce qui me déprime deux fois plus. En arrivant à la hauteur de mon casier, je vois Mike en train d'embrasser Lucie contre un mur. Je ferme les yeux pour essayer de me détendre, de penser à autre chose.
Mes yeux s'humidifient. J'inspire et expire fortement, afin de me calmer, puis, je fais mine de rien.
Je me souviens alors que mon premier cours de la journée est le cours de mathématiques. Dans cette matière, je suis assise à côté de Mike. C'est l'occasion ou jamais de le résonner.
L'espoir envahit mon cœur en une fraction de seconde; je retrouve peu un peu mon sourire.
La cloche retentit, pour le moment, je n'ai croisé aucun de mes amis... Pourtant, j'en aurai bien besoin.
Je file me ranger, et vois Lisa, les yeux rivés sur son téléphone. Rapidement, je lui dis bonjour, puis, nous montons en salle 413.
Mike et moi nous installons au fond de la classe, comme à notre habitude. Cette fois, il se décale d'une chaise et regarde en permanence sa "copine".
Au bout d'une quarantaine de minutes de cours, je tente ma chance :
- Mike ? je murmure.
Je ne reçois aucune réponse de sa part. Il m'ignore complètement. Sans baisser les bras, je continue :
- Mike écoute-moi s'il te plait...
- Ferme la.
Il me répond si froidement que ça me glace le sang.
- Mike, regarde-moi, je t'en prie.
Il tourne légèrement la tête vers moi et plonge ses beaux yeux dans les miens. Je profite de cette occasion pour lui dire :
- Mike, je t'aime. Et tu m'aimes, toi aussi. Tu verras, tout va revenir à la normale, je te le promets.
Il me regarde droit dans les yeux, range toutes ses affaires et change de place. Lorsqu'il passe derrière moi, il dit :
- Ferme la. Ne me parle plus jamais sale garce.
- Je vous dérange, peut-être ? dit le professeur.
Je le regarde avec de grands yeux ronds.
- A moins que ce soit vous, qui me dérangiez. continue-t-il.
- Euh; excusez-moi. Cela ne se reproduira plus monsieur...
Je croise le regard satisfait d'Alexia. Sophia et Lisa, elles, me regardent avec compassion et tristesse. Je sens bien qu'il va falloir que j'explique ce qu'il se passe à mes amis; mais je ne vois pas quand, ni comment leur dire.
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A la pause déjeuner, je mange au premier service; tout comme Lisa et Christopher. Nous déposons nos plateaux sur la table et nous nous asseyons. Tout deux se regardent; puis, Christopher entame la discussion :
- Flor, dis nous ce qui ne va pas...
- Oui, on est là pour t'aider, continue Lisa.
- Je... C'est compliqué...
- Dis-nous ! insiste mon meilleur ami.
- Il y a deux jours... Alexia est venue à la maison pendant que Mike et moi on passait la soirée ensemble.
- Et ? Elle vous a surprit en train de ?.. Et, ça vous a mis mal à l'aise donc vous vous êtes séparé ? reprend Lisa.
- Chut, laisse-la finir...
- Et... Elle lui a lancé un sort. Et maintenant, il me déteste, et il est persuader qu'il sort avec Lucie depuis super longtemps.
Un long silence règne à ma table. Personne n'ose parler. Une larme chaude coule le long de ma joue.
Mes amis se taisent un moment, ne bougent plus, puis, ils mangent un peu. Moi, je regarde mon plateau, complètement vide : je n'avais pas faim, je n'ai rien pris à manger.
J'essuie ma joue avec le revers de ma main, puis me lève.
- Je descends. Je vais prendre un peu l'air. Prenez le temps de manger...
Je rejoins le hall du lycée en quelques secondes, puis, je m'effondre sur un banc. La tête entre mes bras, je pleure à chaude larmes.
En faisant un peu plus attention aux sons qui m'entourent, j'arrive à entendre à distance. Certains garçons s'échangent des réponses aux contrôles, des filles parlent de leur série préférée, et... Mike et Lucie se disent qu'ils s'aiment.
Je sanglote, seule dans mon coin; puis je sors mon livre de magie de mon sac. J'imagine qu'il doit bien y avoir un sortilège pour briser le sort qu'Alexia a lancé à mon petit ami.
Sur un post-it, j'écris plusieurs sorts qui pourraient éventuellement fonctionner. Je me calme petit à petit; il ne faut pas que je me décourage. Je dois garder espoir.
Soudain, une main sur mon épaule me fait sursauter :
- Salut la miss ! me lance Jacob.
- Jacob... Quelle.... Bonne surprise...
- Tu vas bien ?
- Oui, et toi ? Pourquoi ?
- Moi ça va, mais, toi, on ne dirait pas...
Je souffle en rangeant mon livre dans mon sac.
- Tu voulais quelque chose ?
- Oui, en fait, je me disais que, vu que maintenant tu es célibataire; on pourrait peut-être...
- Jacob ! N'y pense même pas.
- Bon, alors, juste un rendez-vous ?
- Tu te fiches de moi, c'est ça ?
- Euh..
- Tu peux te le mettre là où je pense ton rendez-vous !
Je me lève brusquement et commence à partir, mais il me retient par le poignet.
- Je te conseille de me lâcher, Jacob.
- Sinon quoi ?
- Ne me mets pas au défi, tu risques de le regretter.
Il desserre doucement son étreinte; puis, il reprend :
- Bon, j'ai bien compris que ta rupture est récente; tu souffres encore. Alors, laisse moi au moins t'inviter quelque part, en tant qu'ami.
- Si tu tiens vraiment à m'inviter quelque part; emmène-moi au cinéma. Comme ça, je n'aurai pas à te parler, et je mettrai cinq sièges entre nous.
Sur ce, je le laisse seul et pars m'enfermer aux toilettes.