Ce matin, je me réveille plus fraîche que jamais. C'est le jour J, c'est ma journée. Aujourd'hui, j'ai 17 ans. Et je veux que ma journée soit unique, parfaite. Papa et Jack sont partit hier, tôt dans la matinée. Depuis, je suis seule à la maison. Simone n'est présente que pour les repas puisque c'est elle qui cuisine.
D'un certain côté, je l'a comprends. Elle a une vie, elle a le droit au bonheur. Je ne peux pas lui demander de rester avec moi, même si je la considère presque comme un membre de ma famille.
Je me lève et me dirige immédiatement vers la penderie. J'y trouve une grande boîte dorée. J'attrape le cadeau et le dépose délicatement sur mon lit. Je vois une petite enveloppe rose accrochée au couvercle. Je l'ouvre sans plus attendre et lis le petit mot qui s'y trouve :
"Je te souhaite de passé un joyeux anniversaire ma chérie. Encore désolé de ne pas être là pour toi, avec toi aujourd'hui. J'espère que ce cadeau va te plaire; et que tu ne m'en veux pas trop pour mon absence. Ton papa qui t'aime fort."
Je sourie et ouvre la boîte qui se trouve devant moi. J'y découvre une magnifique robe rouge, des escarpins assortis, ainsi qu'une paire de boucles d'oreilles en or. Sur le côté se trouve un collier scintillant.
Bouche bée, j'ose à peine toucher à cette tenue si merveilleuse. J'ai presque peur de casser quelque chose.
Je prends une grande inspiration, attrape mon cadeau, ma trousse de toilette et des sous-vêtements; puis je me dirige vers la salle de bain.
Pour commencer, je me fais couler un bon bain chaud dans lequel je reste une demi-heure. Une fois sèche, je m'habille et me brosse les dents.
La robe m'arrive un peu plus haut que les genoux, c'est une robe bustier resserrée à la taille; j'adore cette coupe.
Ensuite, j'attrape mon boucleur et me coiffe de façon à ce que de jolies boucles souples retombent sur mes épaules. A l'aide d'une pince, j'attache élégamment deux mèches de mes cheveux derrière ma tête.
Pour mon maquillage du jour, j'opte pour un fard à paupières brun que j'applique doucement sur toute ma paupière mobile. Quelques coups de mascara noir, un beau gloss couleur cerise, et le tour est joué.
Pour finir, je me mets mes boucles d'oreilles, mon collier et mes escarpins. Me voilà enfin prête.
Je décide de passer à l'improviste chez Mike. En sortant de chez moi j'attrape une veste et un sac à main, puis jette un œil à la boîte aux lettres. Plusieurs cartes y sont déposées. Je décide de les lire plus tard.
  Je marche en direction de la maison de mon petit ami. Sur le chemin, je réponds aux textos de mes amis, qui me souhaitent tous un très bon anniversaire.
Lorsque j'arrive, je remarque qu'il y a trois voitures garées dans la cour. Dont une que je ne connais pas. N'y prêtant pas vraiment attention; je frappe à la porte.
Cette dernière s'ouvre, la mère de Mike apparaît.
- Bonjour ! Florencia c'est ça ?
- Oui; c'est exact. Mike est là ?
- Euh, oui. Il reçoit la visite de son cousin, il ne le voit que très peu souvent. Mais, entre, je t'en prie.
  Je franchis la porte et reste dans l'entrée quelques minutes.
- Tu veux que je te débarrasse de tes affaires ? Je pense que Mike ne pourra pas s'en charger, en tout cas, pas en la présence de son cousin. Enfin, appart si vous décidez de faire une partie de jambes en l'air tout les trois, dans ce cas là tu peux les garder mais...
- Euh... Non... Ce n'est pas la peine, je passais juste dans le coin, et.... Je ne vais pas rester très longtemps alors je vais garder mes affaires... Mais, euh... Merci quand même.
- Bon, très bien. Il est dans sa chambre, tu peux monter si tu veux. Je pense que tu connais le chemin par cœur.
- Euh... Oui, merci.
  Je monte les escaliers et arrange ma coiffure avant de frapper à sa porte de chambre. Je l'entends bavarder avec un autre garçon. Enfin; je toque.
- Oui ?
 J'entre dans la chambre, un sourie aux lèvres. Mike se précipite vers moi, m'embrasse, puis me murmure un "joyeux anniversaire" à l'oreille. J'aperçois rapidement son cousin, il est dos à nous et regarde la fenêtre. 
Mon copain me serre dans ses bras, puis me prend par la main.
- Oh mec, je te présente Florencia; ma petite amie, commence Mike.
 L'individu en question se tourne vers nous, puis ses yeux se posent sur moi.
- Florencia, je te présente...
- Mathias. le coupé-je.
 Mike me regarde un instant, à la fois choqué et surpris.
- Tu le connais ? me demande-t-il.
- Euh...
- Oui, on se connaît, répond Mathias. Je l'ai rencontrer au Texas, elle était chez sa mère, en vacances.
- Euh...
 Mes yeux passent de Mike à son cousin sans arrêt; j'ai l'impression d'être paralysée.
- Wow, drôle de coïncidence, hein Florencia ? me demande Mathias.
- Euh...
- Flor ? Tu vas bien ? me demande mon petit ami.
- Euh...
- Ok, bon...
 Mike dépose une main sur mon épaule, l'autre sur ma taille, puis il me dirige vers son lit. Il m'aide à m'asseoir puis me retire ma veste. Je reprends enfin mes esprits.
- Hey, tout va bien ma douce ?.. me demande-t-il doucement, inquiet.
- Oui, ça va, je, je vais bien. Merci.
 Mes yeux se posent maintenant sur Mathias. Je le détaille de haut en bas, comme si je voulait vérifier quelque chose. Je remarque alors qu'il porte encore sa bague.
- Salut Mathias. Et, désolée, je, je ne sais pas vraiment ce qu'il m'ait arrivé.
- C'est pas grave, t'inquiète.
- Bon, sinon, tu passais pourquoi Flor ? reprend mon copain.
- Euh, non, pour rien. Comme ça, je voulais te voir. Mais, ta mère m'a dit que vous ne vous voyiez pas souvent Mathias et toi. Alors, euh... C'est pas grave, on se verra plus tard.
- Tu es sûre ?
- Oui, oui.
- Bon, comme tu veux... Je passerai ce soir. Attends-moi vers 21h00 chez toi.
- Pas de soucis.
  Je me lève et récupère ma veste, puis me dirige vers la porte.
- Florencia ? m'apostrophe Mike.
- Oui ?
- Tu es magnifique; je t'aime.
- Merci. Je t'aime moi aussi.
 Je fais volte face et m'apprête à sortir, puis, je dis :
- Salut Mathias !
 Je referme la porte puis rentre chez moi.

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Il est 20h55. Durant tout l'après-midi, j'ai discuté avec Lisa. Je lui ai raconté l'histoire avec Mathias et Mike. Ses précieux conseils m'ont aidé à y voir plus clair. Cela fait environ une heure que je range la maison de fond en comble, que je nettoie rapidement chaque pièce et que je prépare ma chambre. Que je prépare mon lit, que je me prépare moi, psychologiquement. Je suis sûre qu'aujourd'hui, c'est le grand jour.
Mike et moi allons sans aucun doute passer au stade supérieur dans notre relation. Et je n'attends que ça.
Soudain, quelqu'un sonne à ma porte. Je prends de grandes inspirations avant d'aller ouvrir; mon cœur bat la chamade. Je descends les marches de l'escalier une à une, comme pour profiter de mes derniers instants en tant que "fille". Bientôt, je serai femme; une femme mineure, certes, mais une femme.
J'attrape la poignée et ouvre la porte. Mike entre, chargé d'un paquet dans les mains. Il le dépose sur une des tables de la maison, puis, je l'emmène dans le salon. Je sors une bouteille de champagne d'un placard et m'approche de lui.
- Eh... Pose ça. C'est ta journée, c'est ta soirée. Je ne veux pas que tu te fatigue ou que tu t'occupes des choses à faire. De plus, tu en as bien assez fait pour aujourd'hui.
- Mais... commencé-je.
- Chut... Economise des forces et ta voix pour la nuit... me dit-il avec un regard amusé.
 Je sens que la couleur de mes joues devient exactement la même que celle de ma robe. Je tends mon verre à Mike pour qu'il me serve, et pour essayer de penser à autre chose.
Nous parlons de Mathias, de nous, de mon père durant deux bonnes heures. Puis, je l'autorise à monter dans ma chambre; en lui demandant de m'attendre.
Je prends une dizaine de minutes pour moi, pour essayer de me calmer, de me convaincre qu'il n'y a pas de quoi stresser.
Je rejoins enfin mon petit ami dans ma chambre.
Il m'embrasse tendrement avant de me souhaiter un nouveau un bon anniversaire. Puis, il me fait basculer sur le lit tout en me couvrant de baisers. Je frémis dès que ses doigts touchent ma peau.
Je suis prête à m'abandonner complètement à lui; je ne veux plus penser à rien : je ne veux plus penser à la sorcière que je suis, aux problèmes que j'ai... Non; je ne veux que lui.
Soudain; ma porte de chambre s'ouvre et claque contre le mur.
Nous sursautons et nous nous relevons rapidement. Mike se lève pour se placer devant moi, tandis que je m'approche déjà du couloir. C'est alors qu'Alexia et Lucie apparaissent et entrent dans ma chambre.
- Qu'est ce que vous faites là ?! je demande, froidement.
- Eh bien, nous venons te souhaiter un joyeux anniversaire; quelle question idiote. répond Alexia.
 Elle s'approche de mon copain, qui ferme les yeux comme s'il y était contraint, puis elle lui attrape la tête avec sa main et dit :
"Tu ne te souviendras de rien concernant Florencia et toi;
  Pour toi, elle a toujours été une garce jusque là;
  Violent avec elle tu seras parfois;
  Tu l'as hais depuis toujours,
  Car elle gâche toujours tout concernant l'amour;
  Quant à mon amie Lucie,
  Depuis longtemps, elle est ta petite amie;
  Cette fois, tu ne laisseras pas Florencia faire;
  Car ton amour pour Lucie est plus grand que l'univers,
  Tu ne veux pas laisser cette garce tout détruire,
  Car avec ta copine, tu veux faire ton avenir !"

Lorsque Mike rouvre les yeux; son regard a complètement changé. Je ne le reconnais plus. Lucie s'avance de quelques pas vers lui, non sûre d'elle. Mon petit ami pose ses yeux sur elle, puis sourie de toutes ses dents.
Il s'approche d'elle, la prend par la taille et l'embrasse à pleine bouche sous mes yeux. Les larmes me montent aux yeux. Il embrasse Lucie dans le cou plusieurs fois; puis ses yeux se posent sur moi.
Il me lance un regard noir, plein de haine et de dégoût.
- Mike... je murmure, tandis qu'une larme chaude coule sur ma joue.
- Qu'est ce que tu fous là ? Bouge ! T'approche pas salle garce ! Va voir ailleurs ! me crie-t-il en me poussant violement en arrière.
 Cette fois, je fond en larme. J'heurte ensuite le mur qui se trouve derrière moi. J'ai l'impression d'être une fontaine tant mes larmes coulent.
Lucie et Mike passent devant moi, main dans la main et sortent de ma chambre, puis de ma maison.
- Pourquoi ? Pourquoi... Pourquoi tu me fais ça ? demandé-je à ma demi-sœur en sanglotant et en hachant chaque mot.
- Pourquoi ? Mais voyons, je rends les choses comme elles devraient l'être depuis toujours.
 Des gouttelettes noires de mascara tombent sur mon sol. Je n'arrête pas de pleurer, ni de sangloter.
- Joyeux anniversaire soeurette ! me crie Alexia en riant d'un air mauvais tout en quittant la pièce.

"Cher journal; je crois que j'ai passé le pire anniversaire de toute ma vie... Rien ne va plus. Il est 02h23; demain, ou plutôt, aujourd'hui, on reprend les cours. Je ne suis pas sûre de réussir à tenir le coup. Alexia a jeté un sort à Mike il y a deux jours; et maintenant, il est persuadé qu'il est fou amoureux de Lucie et qu'il me déteste. Il ne se souvient plus de rien. Je lui suis presque totalement étrangère... Je suis épuisée de tout ça... Je veux que ça s'arrête... Je v...."

         Mon réveil sonne; il indique 7h00 pile. Je peine à ouvrir les yeux tant je suis fatiguée. Je me suis endormie alors que j'étais en train d'écrire quelques lignes dans mon journal intime. Mon stylo est encore dé bouchonné, mon journal ouvert.
 J'ai pleuré une bonne partie de la soirée hier, une fois que j'ai quitté mes amis. Ils m'avaient préparé une jolie fête, et ils m'ont fait de beaux cadeaux.
Malheureusement, ils ont tous vu que j'était très mal. Je n'ai pas eu la force de leur expliquer. Je me lève tant bien que mal et descends à la cuisine. Je n'ai pas faim. Pas faim du tout.
Je file à la salle de bain et m'habille d'un slim bleu clair et d'un débardeur noir par dessus lequel je mets une chemise blanche. Je m'enfile des ballerines aux pieds et me regarde dans la glace.
Je suis pâle comme la mort. Rapidement, je m'applique de la crème sur tout le visage, je me mets un peu de poudre, du mascara et du gloss. Je compte au moins sur mon apparence pour faire bonne figure; je ne veux pas qu'Alexia me vois dans l'état pitoyable que j'avais hier. Non, je ne lui ferai pas ce plaisir. Je file dans ma chambre pour préparer mon sac, et marche jusqu'à l'arrêt de bus.
En arrivant au lycée, je passe devant plusieurs groupes d'amis qui se prennent dans les bras. Tout le monde a l'air heureux, ce qui me déprime deux fois plus. En arrivant à la hauteur de mon casier, je vois Mike en train d'embrasser Lucie contre un mur. Je ferme les yeux pour essayer de me détendre, de penser à autre chose.
Mes yeux s'humidifient. J'inspire et expire fortement, afin de me calmer, puis, je fais mine de rien.
Je me souviens alors que mon premier cours de la journée est le cours de mathématiques. Dans cette matière, je suis assise à côté de Mike. C'est l'occasion ou jamais de le résonner.
L'espoir envahit mon cœur en une fraction de seconde; je retrouve peu un peu mon sourire.
La cloche retentit, pour le moment, je n'ai croisé aucun de mes amis... Pourtant, j'en aurai bien besoin.
Je file me ranger, et vois Lisa, les yeux rivés sur son téléphone. Rapidement, je lui dis bonjour, puis, nous montons en salle 413.
Mike et moi nous installons au fond de la classe, comme à notre habitude. Cette fois, il se décale d'une chaise et regarde en permanence sa "copine". 
Au bout d'une quarantaine de minutes de cours, je tente ma chance :
- Mike ? je murmure.
 Je ne reçois aucune réponse de sa part. Il m'ignore complètement. Sans baisser les bras, je continue :
- Mike écoute-moi s'il te plait...
- Ferme la.
 Il me répond si froidement que ça me glace le sang.
- Mike, regarde-moi, je t'en prie.
 Il tourne légèrement la tête vers moi et plonge ses beaux yeux dans les miens. Je profite de cette occasion pour lui dire :
- Mike, je t'aime. Et tu m'aimes, toi aussi. Tu verras, tout va revenir à la normale, je te le promets.
 Il me regarde droit dans les yeux, range toutes ses affaires et change de place. Lorsqu'il passe derrière moi, il dit :
- Ferme la. Ne me parle plus jamais sale garce.
- Je vous dérange, peut-être ? dit le professeur.
 Je le regarde avec de grands yeux ronds.
- A moins que ce soit vous, qui me dérangiez. continue-t-il.
- Euh; excusez-moi. Cela ne se reproduira plus monsieur...
 Je croise le regard satisfait d'Alexia. Sophia et Lisa, elles, me regardent avec compassion et tristesse. Je sens bien qu'il va falloir que j'explique ce qu'il se passe à mes amis; mais je ne vois pas quand, ni comment leur dire.

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A la pause déjeuner, je mange au premier service; tout comme Lisa et Christopher. Nous déposons nos plateaux sur la table et nous nous asseyons. Tout deux se regardent; puis, Christopher entame la discussion :
- Flor, dis nous ce qui ne va pas...
- Oui, on est là pour t'aider, continue Lisa.
- Je... C'est compliqué...
- Dis-nous ! insiste mon meilleur ami.
- Il y a deux jours... Alexia est venue à la maison pendant que Mike et moi on passait la soirée ensemble.
- Et ? Elle vous a surprit en train de ?.. Et, ça vous a mis mal à l'aise donc vous vous êtes séparé ? reprend Lisa.
- Chut, laisse-la finir...
- Et... Elle lui a lancé un sort. Et maintenant, il me déteste, et il est persuader qu'il sort avec Lucie depuis super longtemps.
 Un long silence règne à ma table. Personne n'ose parler. Une larme chaude coule le long de ma joue.
Mes amis se taisent un moment, ne bougent plus, puis, ils mangent un peu. Moi, je regarde mon plateau, complètement vide : je n'avais pas faim, je n'ai rien pris à manger.
J'essuie ma joue avec le revers de ma main, puis me lève.
- Je descends. Je vais prendre un peu l'air. Prenez le temps de manger...
 Je rejoins le hall du lycée en quelques secondes, puis, je m'effondre sur un banc. La tête entre mes bras, je pleure à chaude larmes.
En faisant un peu plus attention aux sons qui m'entourent, j'arrive à entendre à distance. Certains garçons s'échangent des réponses aux contrôles, des filles parlent de leur série préférée, et... Mike et Lucie se disent qu'ils s'aiment.
Je sanglote, seule dans mon coin; puis je sors mon livre de magie de mon sac. J'imagine qu'il doit bien y avoir un sortilège pour briser le sort qu'Alexia a lancé à mon petit ami.
Sur un post-it, j'écris plusieurs sorts qui pourraient éventuellement fonctionner. Je me calme petit à petit; il ne faut pas que je me décourage. Je dois garder espoir.
Soudain, une main sur mon épaule me fait sursauter :
- Salut la miss ! me lance Jacob.
- Jacob... Quelle.... Bonne surprise...
- Tu vas bien ?
- Oui, et toi ? Pourquoi ?
- Moi ça va, mais, toi, on ne dirait pas...
 Je souffle en rangeant mon livre dans mon sac.
- Tu voulais quelque chose ?
- Oui, en fait, je me disais que, vu que maintenant tu es célibataire; on pourrait peut-être...
- Jacob ! N'y pense même pas.
- Bon, alors, juste un rendez-vous ?
- Tu te fiches de moi, c'est ça ?
- Euh..
- Tu peux te le mettre là où je pense ton rendez-vous !
 Je me lève brusquement et commence à partir, mais il me retient par le poignet.
- Je te conseille de me lâcher, Jacob.
- Sinon quoi ?
- Ne me mets pas au défi, tu risques de le regretter.
 Il desserre doucement son étreinte; puis, il reprend :
- Bon, j'ai bien compris que ta rupture est récente; tu souffres encore. Alors, laisse moi au moins t'inviter quelque part, en tant qu'ami.
- Si tu tiens vraiment à m'inviter quelque part; emmène-moi au cinéma. Comme ça, je n'aurai pas à te parler, et je mettrai cinq sièges entre nous.
 Sur ce, je le laisse seul et pars m'enfermer aux toilettes. 

           Ce soir, juste avant de renter chez moi, je décide d'interpeller Mike :
- Mike ?
- Quoi, encore ? J'ai pas été assez clair ?
- Euh, si. Très clair même. Mais, euh... On  a un devoir de français à faire ensemble, tu te souviens ?
- Non.
 Pendant un instant, j'ai peur qu'il ne croit pas à mon mensonge.
- Eh bien, heureusement que je suis là pour te le rappeler. Euh, il est à rendre pour demain; faudrait peut-être qu'on le commence, non ?
- Bah fais-le.
- Non, NOUS allons le faire. Tu viens chez moi ?
 Avant qu'il ne puisse me répondre, Lucie nous interrompt :
- Salut mon cœur !
- Salut ma belle ! lui répond-t-il.
 Tout deux s'embrassent sous mes yeux. Lucie se fiche ouvertement de moi, et elle me lance des regards méprisants.
- On se voit demain ! lui dit-elle.
- Pas de soucis. Au fait, pour demain soir, c'est bon, je me suis arrangé pour qu'on ait la maison pour nous tout seul ma puce; passe vers 18h00 et prévois un pyjama !
- D'accord mon chéri, allez j'y vais, je vais rater mon bus ! lui répond-t-elle en l'embrassant une dernière fois.
 Juste avant qu'elle ne s'écarte de nous; Mike ajoute :
- En fait, non, ne prends pas de pyjama.
 Cette dernière remarque arrive à me faire monter les larmes aux yeux. Mike se tourne vers moi et me lance :
- Ok, je viens chez toi, mais une heure maximum. Après ce délai, tu te débrouille toute seule pour le devoir.
- Oui..
 Nous marchons jusqu'à chez moi; cela me rappelle le bon vieux temps... Quand nous étions vraiment ensemble. Si je le fais venir chez moi, c'est pour une seule raison : lui rendre la mémoire.
Nous entrons dans ma maison et montons à l'étage. En arrivant dans ma chambre, je ferme discrètement ma porte à clef; et pendant que Mike est sur son portable, j'ouvre doucement mon livre de magie. Je le pose ensuite sur mon bureau. Il faut que je l'empêche de bouger, sinon, il risque de se débattre ou de vouloir partir.

"J'ordonne grâce à tous mes dons surnaturels,
  Que bouger, ce garçon ne puisse plus;
  Et si jamais résiste ce rebelle;
  Que soit paralysé temporairement cet individu !"

Mike se fige totalement. Dans cet état là, il peut seulement parler, respirer et regarder. Rapidement, je jette un œil à mon livre et tente une formule :

"Afin que je remette de l'ordre dans son esprit;
 Que ses souvenirs les plus enfouis reprennent forme et vie !"

- Mike ? Tout va bien ? Qui suis-je ?
- Je vais bien. Toi ? Qui tu es ? J'en sais rien, mais t'as l'air malade ma pauvre ! Je croyais qu'on allait faire un devoir ! A quoi tu joues là ?
- Bon...
 Ma formule n'a pas marché, il n'y a encore aucun changement.

"Ces moments égarés perdus dans son inconscience,
 Aidez-moi à les retrouver pour mettre fin à mes souffrances;
 Le mauvais sort n'est qu'une mauvaise farce,
 Aidez-moi à tout remettre en place !"

Le regard de mon petit ami, enfin, mon petit ami qui ne se souvient pas de moi ne change pas. Il est toujours aussi froid, plein d'incompréhension et de haine.
- Toujours pas ? Sérieusement ? m'étonné-je.

"Que Mike m'ouvre à nouveau son cœur,
  Pour m'épargner toute cette douleur;
  Puisse le feu de la passion s'exprimer enfin,
  Qu'il prenne conscience que notre amour n'est pas défunt !"

J'enchaîne les sortilèges, aucun ne marche. Mike ne se souvient pas de ce qu'il y a eu entre nous, il me prend pour une folle, et il me déteste. Il pense que je veux détruire son couple par pure jalousie. Je décide d'abandonner la magie, d'annuler tous mes sorts et de lui parler :
- Mike, je veux te parler...
- Pas moi, je n'ai rien à te dire.
- Je t'en prie; je ne te demande pas de me parler, simplement de m'écouter.
 Il ne me répond pas et prend son téléphone.
- Mike, notre amour est bien réel ! Je n'invente rien !
- Bien sûr, et puis quoi encore..
 Soudain, une idée géniale me vient à l'esprit :
- Si, je peux te le prouver, regarde !
 Je lui prends son téléphone des mains, et ouvre sa galerie de photos. Nous y trouvons une trentaine de photos de nous, en train de rire, de faire des grimaces, de nous câliner, de nous embrasser...
- C'est quoi ce délire ?! C'est quoi ça ?! me demande-t-il.
- Mike ! Regarde les dates ! Certaines datent de moins de deux semaines. Je te l'avais dis, je ne mens pas.
- Si, tu mens !
- Alors comment tu expliques ça, hein ?
- J'en sais rien ! Tout ce que je sais, c'est que je n'aurai jamais pu faire ça à Lucie, je l'aime trop !
 Je reçois un coup de poignard en plein cœur. Il ne me croit pas, la magie de marche pas, et même les preuves que je lui apporte de lui suffisent pas.
- Comme tu veux, dis-je pendant que des larmes coulent le long de mes joues.

"Tu vas rentrer chez toi. Pour toi, je ne t'ai pas parler à la fin des cours, dès que tu es sortis du lycée, tu es rentré. Tu ne te souviens de rien de ce qu'il s'est passé avec moi ce soir."

Je m'écarte de lui. L'hypnose à l'air de fonctionner. Je l'ai apprise en même temps que certains sortilèges. Lorsque Mike repart, je fond en larmes. Je n'ai pas réussi à lui faire entendre raison... Je l'ai perdu à jamais...
J'appelle Lisa, qui me rejoint en moins de deux. Je lui explique tout ce qu'il vient de se passer, tout ce que j'ai essayé, le peu de choses qu'il m'a répondu...
- Tu as essayé de l'embrasser ? me demande-t-elle.
- Non. Mais, à quoi bon ? Et puis, on n'est pas dans un film Lisa...
- Peut-être que ça fera remonter ses sentiments à la surface de son cœur ?
- J'en doute... Et puis, je ne vois pas comment j'aurai pu l'embrasser... Il me déteste et me repousse sans arrêt. Et puis, je ne veux pas le forcer.
- Ah...
 La situation est de plus en plus dure à supporter. J'ai peur de ne pas tenir le coup. Après de longues minutes de silence en compagnie de ma meilleure amie; j'éclate en sanglots. Elle me prend dans ses bras, et me caresse le dos avec une de ses mains.
- T'inquiète pas, Flor, tout va s'arranger tu vas voir...
- Et si jamais, si jamais il ne se souvient plus jamais de moi, de nous ? Si jamais il restait persuadé que Lucie est sa copine ? Si jamais ?...
- Eh ! Calme-toi.. Et arrête avec tes "si jamais"... Si jamais ma tante en avait, je l'appellerais mon oncle !
 J'éclate de rire face à la phrase de Lisa. Elle sait toujours me remonter le moral.
Elle repart chez elle vers 21h00, étant donné qu'elle a eu la permission de manger chez moi.
Demain sera sans doute une grande journée; mais j'ai peur de ne pas avoir la force d'aller en cours...

           Mon cher journal, j'ai réfléchi à cette histoire toute la nuit. J'en suis venue à penser que, pour que Mike retrouve la mémoire et ses sentiments, il faut peut-être lui faire ressentir quelque chose. Comme me l'a suggéré Lisa; je pourrai essayer de l'embrasser... Cela permettrait de raviver la flamme de notre amour. Ou, je pourrai le rendre fou de rage, peut-être qu'une colère noire pourrait faire revenir tous les autres sentiments. Ou bien, je pourrai essayer de le rendre jaloux, en me rapprochant d'un autre garçon...
Non; en fait, je ne veux pas faire tout ça... C'est Alexia qui a lancé ce sort, et je suis à peu près sûre qu'elle seule peut l'annuler. Il va falloir que j'aille parler à ma peste de futur demi-sœur.

La sonnerie se fait entendre; c'est la fin de la pause. Il faut que je retourne en cours : direction la salle d'histoire-géographie. Aujourd'hui, la moitié de mes profs sont en stage. Et, grâce à cela, je n'ai pas cours de l'après-midi. Je vais rentrer chez moi dans une petite heure. J'ai remarqué pendant le cours de mathématiques que Mike est absent aujourd'hui. J'espère qu'il va bien...
Je m'installe à ma place et sort mon classeur. La dernière leçon portait sur les guerres. Ce n'est vraiment pas ma tasse de thé étant donné que j'ai du mal à retenir les dates historiques.
- Bonjour à toutes et à tous ! nous lance la prof en entrant.
Tous mes camarades répondent en chœur :
- Bonjour !
- J'ai une bonne nouvelle pour vous tous !
- Vous êtes absente vendredi ? demande Jacob.
 Tous les élèves éclatent de rire. Même madame Durand ne peut s'empêcher de sourire.
- Non, dit-elle. Mais les élèves de première vont participer à un voyage scolaire d'une semaine.
 Des voix et des murmures circulent dans tous les sens dans la salle. Cela devient rapidement un brouhaha affreux à entendre.
- Jeunes gens ! Du calme je vous prie ! crie la professeur.
- Donc, reprend-elle, ce voyage aura lieu la semaine prochaine; du mardi au lundi suivant. Trois destinations sont possibles, c'est pourquoi nous allons procéder à un vote. Donc, vous allez écrire sur un papier la destination de votre choix entre : New York, Washington ou Londres.
 Chacun sort un petit bout de papier. Pour ma part, je choisis la ville de New York.
- Bien, à la fin de l'heure, vous déposerez ce papier dans la boite qui est posée sur mon bureau. Fermons la parenthèse du voyage et intéressons-nous à l'histoire de notre pays. reprend madame Durand.

        Quand la sonnerie retentit, je suis la première à sortir de la classe. J'ai décidé de passer chez Mike en rentrant. Et, comme excuse, je lui apporte les cours et je lui fais part de la bonne nouvelle concernant le voyage.
Je marche à vive allure en direction de sa maison. En arrivant, je vois que la voiture du cousin de Mike est encore là. Je dois dire que je l'avais complètement oublié celui-là.
Je frappe à la porte et attends que quelqu'un vienne m'ouvrir. Mathias apparaît de l'autre côté et m'invite à entrer. Je lui fais la bise, puis, il me demande :
- Tu es venue voir Mike ?
- Oui...
- C'est bizarre, il ne parle plus beaucoup de toi ces temps-ci... Tout va bien entre vous ?
- Euh... Non, en fait, c'est compliqué. On a eu une rupture difficile..
- Quoi ? Vous avez rompus ?
- Bah...
 Je sens que les larmes me montent aux yeux. Je ne veux pas pleurer, pas ici, pas comme ça. Alors, après quelques instants de silence, je monte voir Mike. J'entre dans sa chambre, il est couché dans son lit, les yeux rivés sur son portable.
- Mike ?.. dis-je doucement en m'avançant un peu.
- Mais qu'est ce que tu fous là ?!
- Euh, je t'apporte les devoirs et...
- Vas y bouge, je veux pas que tu sois chez moi !
- Mais, arrête ! Je ne fais rien de mal, je t'apporte juste les cours !
 Mike se lève rapidement et s'approche dangereusement de moi. Son regard est glacial; en temps normal, j'aurai peur de lui. Mais je suis trop déterminée à le voir redevenir comme avant.
Alors qu'il s'approche encore de moi; je fais un pas vers lui et colle ma bouche à la sienne avec une brutalité presque sauvage. Pendant un instant, j'ai l'impression de le retrouver, de retrouver mon petit ami que j'aime tant.
Malheureusement, ce petit moment ne dur pas : Mike me repousse violemment et j'heurte le mur qui était derrière moi. Je tombe au sol.
- Mais ça va pas ?! T'es complètement malade ma pauvre !
- Mike...
- Tu dégages de là !
 Soudain, la porte de chambre s'ouvre. Mathias se précipite vers moi et m'aide à me relever.
- Mike tu te calmes ! lance-t-il.
- T'en mêle pas Mathias !
- Qu'est ce qu'il se passe ici ? reprend Mathias.
- Il se passe que cette imbécile vient de m'embrasser, alors que je suis avec Lucie. Elle m'harcèle depuis plusieurs jours en disant qu'on s'aime elle et moi. Et maintenant, je ne peux même pas avoir la paix dans ma propre maison !
- STOP ! crie Mathias.
 Aussitôt, Mike se tait et tombe sur le lit, et il s'endort aussitôt. Je reste complètement hébétée. Mes jambes tremblent, heureusement que Mathias me tient, sinon, je suis sûre que je serai déjà par terre.
- C-comment tu as fais ça ? je demande.
- Flor, on est pareil toi et moi. La première fois que je t'ai parlé j'ai sentis que tu étais différente. J'ai sentis que cet univers t'était encore difficile à comprendre. Tu me poseras toutes les questions que tu veux plus tard, pour le moment, il faut aider mon cousin. Qui lui a jeté un sort ? Quel est ce sort ?
- Euh... C'est Alexia et, elle lui a dit de m'oublier, de me détester et, d'aimer Lucie à la folie...
- Bon... Tu te souviens de ses paroles exactes ?
- Non...
- D'accord. Tu as déjà essayé de le résonner ?
- Oui, j'ai essayé de lui parler, je lui ai jeté des sorts pour essayer d'annuler celui d'Alexia je l'ai même embrassé mais...
- Essaie encore.
- Quoi ? Tu as vu ce que ça a donné ? Il a failli me briser la colonne vertébrale.
- Oui, mais maintenant je suis là. Et je ne le laisserai pas te faire de mal, tu peux en être sûre.
 J'acquiesce d'un hochement de tête et m'approche de Mike. Je m'assieds sur son lit, face à lui; puis Mathias le réveille.
- Mike ? je demande.
- T'es encore là...
- Oui. Ecoute-moi, je...
- Vas t'en putain !
  Je ferme les yeux pour garder mon calme, et je prends une grande inspiration pour continuer :
- Mike, il faut que tu reviennes. Ne te cache pas derrière ce sort; je sais que tu es capable de lutter, tu es assez fort pour ça. Il ne faut pas que tu aies peur. Il ne faut pas que tu aies peur de revenir, et de m'aimer. Je sais que ça peut te faire flipper parce que, aimer quelqu'un, c'est lui donner la possibilité de te briser le cœur. Et je le sais, parce que, c'est ce que tu es en train de faire avec le mien. Alors s'il te plait, résiste. Tiens le coup et revient moi Mike, je ne peux plus te voir dans les bras de Lucie, c'est trop dur.
   Pendant un instant, Mike pose un doux regard sur moi, comme s'il était redevenu lui même. Puis, un voile sombre se réinstalle dans ses yeux.
- Florencia; je te déteste ! Ce n'est pas de l'amour ! C'est de la haine ! Bon sang, quand vas-tu le comprendre ?
  Il commence à sortir de la chambre. Je l'interpelle :
- Mike !
 Celui-ci s'arrête mais reste dos à moi.
- Florencia, laisse-le, ça ne sert à rien, ça ne marche pas. me coupe Mathias.
- Laisse-moi faire, ça va marcher, je lui réponds.
- Mike, je reprends, Mike si tu fais un pas de plus, c'est terminé. C'est terminé tu entends ?
Tu n'auras plus d'excuse, je ne te pardonnerai pas. Tu pourras vivre heureux avec ta Lucie si tu veux, mais en ce qui me concerne, tu m'oublies. Tu as bien compris ?
 Quelques secondes s'écoulent avant qu'il ne me réponde. Ni Mathias, ni Mike, ni moi ne parlons. Soudain, Mike fait volte face et me regarde droit dans les yeux.
- Flor...
 Son regard a totalement changé; il est plus doux, mais surtout, plus triste. Je lâche un soupire de soulagement; mes yeux s'humidifient. Ma tête se met alors à tourner, je vois de plus en plus trouble. Puis, plus rien.

          Je me réveille dans un lit qui ne m'appartient pas. Mais, c'est celui de mon petit ami. J'ai un mal de crâne affreux, j'ai l'impression que ma tête pèse une tonne. Autour de moi, il n'y a personne. Je suis toute seule. Je me lève tant bien que mal, et marche jusqu'aux escaliers en me tenant aux murs pour ne pas chuter. Je descends les marches doucement, une à une, jusqu'à atteindre le rez-de-chaussée.
J'y trouve Mike et Mathias, assis chacun sur un canapé. Mike appuie ses coudes sur ses genoux, tandis que Mathias est installé contre le dossier. Tout deux ont l'air d'être préoccupés. Je m'approche d'eux doucement. Soudain, Mike relève la tête, se lève et se précipite vers moi en donnant une tape sur l'épaule de Mathias.
- Florencia ! Tu vas bien ? me demande mon petit ami.
- Euh oui.
- Pourquoi tu ne nous as pas appelé ? On serait monté te voir, ça t'aurait éviter de te fatiguer ! renchérit Mathias.
- Mais, je ne suis pas fatiguée. Qu'est ce que vous avez tout les deux ? On dirait que vous avez vu un fantôme.
- Bah, tu es toute pâle, et... commence Mathias.
- Et ça fait trois jours que tu dors ! continue Mike.
- Ah... QUOI ?! Trois jours ?! Mais... Comment ? Pourquoi ? Mike, tu te souviens de tout ? Alors ça a marché ? Oh, et les cours ? Je ne suis pas allée au lycée ? Et..
- Florencia ! Calme-toi !
 Mon petit ami me serre contre lui, je pose ma tête dans le creux de son cou. Il m'avait tellement manqué...
- Je vais lui chercher un jus de fruit ! lance Mathias. Vous devez avoir des choses à vous dire.
 Il disparaît en direction de la cuisine. Mike m'aide à m'asseoir sur le canapé, puis, il s'installe à côté de moi. Je suis épuisée : chose anormale étant donné que j'ai dormi pendant trois jours.
- Tu vas bien ? me demande-t-il.
- C'est à moi de te poser la question...
 Soudain, je réalise que je vais devoir tout lui expliquer. Comment lui faire comprendre que je possède des dons surnaturels, qu'Alexia et Mathias aussi ? Comment lui dire que ma demi-sœur lui a jeté un sort, et qu'après ça, il a bécoté Lucie pendant des jours et des jours sous mes yeux ?
- Moi, ça peut aller, me répond-il enfin. Disons que, mon cousin m'a expliqué tout un tas de choses étranges te concernant, le concernant, et concernant Alexia.
- Oh...
 Voilà donc une bonne chose de faite.
- Je me souviens de tout Flor... De tout ce que je t'ai dis, et fait... Je suis vraiment désolé.
- C'est rien.
- Si, je sais à quel point je t'ai fais du mal. Je m'en veux tellement, si tu savais...
- Ce n'était pas ta faute, Mike !
- Peut-être, mais, j'étais conscient. Florencia, à chaque fois que je te disais quelque chose, j'en étais conscient. J'essayais de lutter, de ne pas le dire; mais, quelque chose me forçait. Je ne sais pas comment t'expliquer ça... Je suis désolé Florencia...
- C'est pas grave, l'important, c'est que tu sois à nouveau toi même, qu'on forme à nouveau un couple.
- Si tu veux encore de moi...
- Bien sûr que je veux encore de toi ! Mike, je t'aime !
- Regarde ce que je t'ai fais...
 Mike m'emmène face à un miroir, puis, il ouvre la fermeture de ma robe qui se trouve dans mon dos. Il la descend jusqu'en bas, puis, il me tourne de façon à ce que je puisse voir mon dos. J'y vois un hématome un peu bleu en plein milieu de mon dos. Je passe la main dessus et me cambre.
Ce truc me fait un mal de chien. Je me tourne à nouveau vers mon copain, qui me regarde avec des petits yeux.
- Mike, c'est rien, ça ne me fait même pas mal... Tu n'étais pas toi-même à ce moment là ! Tu m'as poussée parce que, le sortilège te l'ordonnait.
 Il secoue la tête de droite à gauche.
- Je ne sais pas où me mettre... reprend-il.
 Je prends une de ses mains et la dépose délicatement sur ma poitrine. Je veux qu'il sente les battements de mon cœur.
- Flor, qu'est ce que tu fais ?
- Chut... Tu sens les battements de mon cœur ? Tu vois, je vais très bien, je suis en vie, tout va bien. Tu sens comme il s'accélère dès que je suis avec toi ? C'est parce que je t'aime Mike. Je t'aime plus que tout.
  Il prend soudain ma bouche avec une passion folle; son souffle chaud est de plus en plus court. On se retrouve enfin. Il fait glisser ses deux mains jusqu'à mes reins, et me presse contre lui. Nous nous embrassons de plus belle, sa langue danse tendrement autour de la mienne. Je ne veux plus jamais le perdre. A cet instant précis, je ne peux rien rêver de mieux.
- Hum hum.. nous interrompt Mathias.
 Mike et moi nous décollons l'un de l'autre. Il en profite pour refermer ma robe en remontant la fermeture éclair. Je sens que je rougis légèrement.
- Heureux que vous vous soyez réconcilié, lance Mathias avec un léger sourire. Tiens, Florencia, bois ça.
- Merci.
 J'attrape le verre qu'il me tend et bois le jus de fruit. La pendule indique qu'il est 20h00. Je suis encore épuisée.
- Tu vas bien Flor ?..
- Oui, je suis juste un peu fatiguée.. Je vais rentrer.
- Non, tu peux passer la nuit ici si tu veux, ajoute mon petit ami.
- Tu es sûr ? Je ne veux pas vous déranger... J'ai déjà passé trois jours à dormir ici, alors...
- Alors une nuit de plus ce n'est rien, m'assure Mathias.
- Bon...
    Environ dix minutes plus tard, je monte me coucher avec Mike. Nous nous endormons ensemble, l'un contre l'autre. Je crois que j'ai besoin de ça, j'ai besoin d'être dans ses bras après tout ce temps passé sans lui.